A Cachan, grande première dans la géothermie avec un forage sub-horizontal
Dalkia réalise à Cachan (Val-de-Marne) le premier forage sub-horizontal au monde pour un projet de géothermie. Un pari technologique et financier qui devrait permettre d’augmenter de 50% le débit de l’installation.
Des forages horizontaux à quelques milliers de mètres sous terre, les professionnels de la production de pétrole et de gaz savent faire depuis longtemps. Pour la géothermie, c’est une première. Et c’est la filiale services énergétiques d’EDF, Dalkia, qui la réalise à Cachan, dans le Val-de-Marne, dans le cadre de la rénovation du réseau de chaleur de la ville. Cette ville de la banlieue parisienne profite de la chaleur du sol pour se chauffer depuis 1984. Mais les installations vieillissantes sont moins performantes.
Dalkia et le groupement d’économie mixte Socachal, propriétaire des installations de géothermie de Cachan, se sont donc lancés dans la construction d’une nouvelle géothermie. D'une puissance de 13,5 MW, elle couvrira les besoins en chauffage et eau chaude sanitaire de plus de 7 000 logements. Le réseau de la chaleur de la ville sera ainsi alimenté à 66% en énergies renouvelables.
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Une première mondiale
La nouvelle installation de géothermie va pomper dans un premier puits de l’eau à 69°C à 1 600 mètres de profondeur, dans une couche de roche aquifère baptisée Dogger. Après avoir chauffé l'eau du réseau de chaleur de la ville via un échangeur, cette eau sera réinjectée à 40°C à la même profondeur via un deuxième puits. La particularité de ce forage réside dans le fait que les puits ne sont pas uniquement verticaux, mais finissent dans la roche horizontalement. "1 000 mètres sont forés verticalement, 1 000 mètres à 90° et 1 000 mètres horizontalement. Cela permet d’écarter la distance entre le point de pompage et celui de réinjection de 2 000 mètres", explique Célia Robert, chef de projets réalisations chez Dalkia Ile-de-France.
Dans le domaine de la géothermie, c’est une première. "On nous observe partout dans le monde car non seulement nous forons horizontalement, mais en plus à un plus gros diamètre que d'habitude", explique Jean-Baptiste Sivery, responsable du bureau d'étude de Dalkia Ile-de-France.
Un pari financier
Le pari n’est pas encore totalement gagné. Si le premier puits a déjà été foré et mis en eau comme prévu, le second est encore en cours de forage. Et il faudra attendre sa mise en eau pour vérifier que le débit prévu de 400 m3/h avec deux puits - contre 300 m3/h avec les quatre anciens puits - est bien au rendez-vous. Et donc que le surcout de 50% du projet sera rentabilisé. Le projet total représente un investissement de 19 millions d’euros "dont 12 à 14 millions d’euros pour le forage", reconnait Jean-Baptiste Sivery. Un projet équivalent, sans forage sub-horizontal, coûterait selon lui entre 10 à 12 millions d’euros. Le deuxième puits sera achevé vers le 10 mars. La boucle géothermale avec l’échangeur à chaleur doit être installée à partir de juin 2018. L‘installation doit entrer en service courant 2019.
En France, la géothermie est la deuxième source d’énergie pour produire de la chaleur après la biomasse. Il existe 71 installations géothermiques en France, dont 48 réseaux de chaleurs géothermiques en Ile-de-France.
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