Financement pointé du doigt
«Il est de notoriété publique que Tariq Ramadan a enseigné au sein de l’université», affirme le député. Mais il s’interroge: «Si ces affirmations sont fondées, comment un tel poste d’enseignement a-t-il pu lui être accordé? L’institution s’est-elle fait berner au même titre que ses étudiants?» Une information l’inquiète plus encore. L’article évoque le financement qatari des cours livrés par l’islamologue à l’Université d’Oxford. Xavier Ganioz redoute qu’il en ait été de même à Fribourg.
Interrogé, le rectorat de l’institution confirme les faits présentés dans l’article par e-mail. Il précise que l’activité de Monsieur Ramadan était considérée comme accessoire à celle qu’il exerçait à Genève au Collège de Saussure mais ne donne pas d’information quant à son financement. «L’Université de Fribourg n’est pas responsable des titres académiques qui ont été attribués à Monsieur Ramadan après son départ en 2004», ajoute-t-il.
Volonté de transparence
A l’époque, la légitimité de la place d’enseignant de Tariq Ramadan avait été contestée par la députée UDC Claire Peiry-Kolly. Un rapport avait été demandé par le Conseil d’Etat au rectorat afin de connaître les risques de prosélytisme présents dans l’enseignement de l’islamologue. En réponse, ses étudiants avaient témoigné leur soutien à travers une pétition transmise au Grand Conseil.
Avec son interpellation, Xavier Ganioz affirme viser une transparence totale. Mais avant tout, il souhaite «éviter que l’affaire enflamme des ardeurs islamophobes sur le territoire fribourgeois déjà attisées par la présence du Centre suisse islam et société à l’Université de Fribourg».
Du côté des autorités, il est, pour l’heure, trop tôt pour s’exprimer. Un délai de réponse au texte déposé ce lundi a toutefois été fixé à deux mois.