Système solaire

Les archées méthanogènes, des microbes qui pourraient survivre sur Encelade, lune de Saturne

Certains micro-organismes terrestres, les archées méthanogènes, pourraient survivre sur Encelade, petite lune de Saturne !

Les geysers d'Encelade photographiés par la sonde Cassini en novembre 2009.

NASA/JPL/Space Science Institute

Encelade est une petite lune de Saturne de 500 km de diamètre. C'est ,avec Europe (un satellite de Jupiter), l'un des astres du système solaire qui suscite le plus d'intérêt de la part des exobiologistes, qui étudient les milieux favorables à la vie hors de la Terre. Encelade possède en effet un géologisme actif qui fait suspecter la présence d'un vaste océan subglaciaire qui baigne l'ensemble du globe, au fond duquel existent des sources hydrothermales. Comme sur Europe, les spécialistes suspectent qu'autour deces sources pourrait se développer la vie. D'autant  plus qu'un certain nombre de composés intéressants ont été identifiés sur Encelade : du méthane, du dioxyde de carbone, de l'ammoniac et de l'hydrogène moléculaire. Or certains microbes terrestres peuvent se développer et produire du méthane à partir de dioxyde de carbone et d'hydrogène gazeux : c'est le cas des archées méthanogènes.

En attendant de futures missions sur zone

Des chercheurs de l'université de Vienne ont cultivé trois de ces micro-organismes en laboratoire dans des conditions reproduisant le milieu d'Encelade. L'un des microbes, appelé Methanothermococcus okinawensis, s'est développé, a produit du méthane et il a pu subsister en présence d'éléments qui sont des poisons pour d'autres organismes de sa famille. Les scientifiques publient leurs résultats dans la revue Nature Communications et y ajoutent que de l'hydrogène pourrait se former en quantité suffisante dans le noyau d'Encelade pour que ces micro-organismes puissent y vivre durablement.

POSSIBILITÉ. Ces résultats appuient l'idée que des microbes dotées d'un métabolisme similaire aux archées méthanogènes pourraient exister sur Encelade et être à l'origine du méthane détecté sur cet astre. Toutefois ce gaz, et c'est pour le moment l'hypothèse la plus probable, peut aussi se former à partir de processus géophysiques. Pour déterminer avec certitude son origine, il faudra dépêcher une mission spatiale sur place. Un tel projet n'est pas encore sur les rails mais les ingénieurs de la Nasa travaillent déjà sur des prototypes robotiques conçus pour explorer les océans cachés sous la glace.