"Tournez manège !" La longue liste des membres de l'équipe Trump partis depuis un an

"Tournez manège !" La longue liste des membres de l'équipe Trump partis depuis un an
Rex Tillerson, secrétaire d'Etat américain, le 12 mars 2018 à Abuja (Nigeria). Il a été remplacé le lendemain par Mike Pompeo, jusqu'alors directeur de la CIA (JONATHAN ERNST/AP/SIPA)

Un nombre record de membres de la Maison-Blanche et de l'administration Trump sont partis depuis janvier 2017.

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Le turnover des membres de l'équipe de la Maison-Blanche, sous Donald Trump, est sans exemple dans les annales. Récapitulons (NB : cet article, initialement publié le 1er mars 2018, est depuis remis à jour, pour les derniers partants, en ordre chronologique inversé).

28 mars 2018 : David Shulkin, ministre des Anciens combattants, est remplacé d'un tweet présidentiel par le médecin militaire de la Maison-Blanche, Ronny Jackson, et pour l'intérim avant approbation du Congrès, par Robert Wilkie, un responsable du Pentagone.

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Ronny Jackson, médecin de la Maison-Blanche depuis 2006, aura ausculté trois présidents: George W. Bush, Barack Obama et Donald Trump. En janvier, il avait affirmé que ce dernier est "en excellente santé".

22 mars 2018 : H.R. McMaster, conseiller à la sécurité nationale, est remplacé par le très va-t-en guerre John Bolton. McMaster avait lui-même remplacé en février 2017 Michael Flynn (voir plus bas), qui avait dû démissionner après seulement trois semaines en poste.

13 mars 2018 : Rex Tillerson, secrétaire d'Etat, est limogé et remplacé par Mike Pompeo, directeur de la CIA. Dès octobre 2017, des tensions existaient entre le président et son chef de la diplomatie, dont Trump critiquait publiquement l'attitude envers la Corée du Nord. Ancien PDG du géant pétrolier ExxonMobil, Tillerson aura exercé un des mandats les plus courts de responsable des affaires étrangères des Etats-Unis.

6 mars 2018 : Gary Cohn, principal conseiller économique du président, annonce sa démission. Cet ancien numéro deux de la banque Goldman Sachs a jeté l'éponge après la décision de Trump de taxer les importations d'acier et d'aluminium, qu'il n'a pas réussi à empêcher. Il avait déjà eu un désaccord ouvert avec le président en août 2017, en critiquant sans le nommer l'attitude de Trump après les violences racistes de Charlottesville, en Virginie.

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Dircom : on attend le ou la cinquième 

Mercredi 28 février, Hope Hicks, directrice de la communication, a annoncé son départ. Elle était déjà la quatrième à ce poste depuis l'arrivée du milliardaire à la Maison-Blanche le 20 janvier 2017. Elle y a remplacé en septembre Anthony Scaramucci, qui a établi un record en ne restant en poste que dix jours (il a été viré après avoir copieusement insulté – dans la presse – le secrétaire général de la Maison-Blanche ainsi que Steve Bannon).

Auparavant, le poste était occupé, en intérim, par le porte-parole Sean Spicer, largement moqué dès ses débuts en janvier 2017 pour avoir prétendu que la foule à l'investiture de Trump était la plus grande jamais vue.

Spicer (qui a quitté ses deux fonctions en septembre, à l'arrivée de Scaramucci), enfin, remplaçait Michael Dubke, parti le 18 mai pour "raisons personnelles".

Les autres postes de la Maison-Blanche

Steve Bannon : le très controversé conseiller spécial de Trump, auparavant son directeur de campagne, a déchaîné la colère du président depuis qu'il a parlé à l'auteur du livre "Fire and Fury". Ses critiques à l'égard du fils du président (qu'il a tenté de retirer ensuite) lui ont valu de perdre un soutien financier important pour son journal en ligne Breitbart News, dont il a du coup abandonné la direction.

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Trump, Bannon et "Fire and Fury" : la polémique en 6 actesReince Priebus : après des mois d'humiliations répétées, le secrétaire général de la Maison-Blanche a pris la porte en juillet 2017, remplacé par le général John Kelly. Sur lequel courent depuis des semaines des rumeurs de démission, toujours démenties... jusqu'à présent.

Michael Flynn : ce général retraité, à l'agressivité remarquée, a dû démissionner en février 2017, seulement trois semaines après sa prise de fonctions comme conseiller sécurité. En cause : ses liens avec la Russie, qui lui ont valu le 30 novembre d'être inculpé. Il a reconnu avoir menti au FBI et accepté de coopérer avec la justice.

Après une recherche laborieuse (des pressentis ont refusé le poste), Trump a nommé à sa place le général McMaster.

Rob Porter : secrétaire du personnel de la Maison-Blanche, il a démissionné début février après la publication d'accusations de ses deux ex-épouses, lui imputant des violences conjugales. John Kelly, le secrétaire général de la Maison-Blanche, a été mis en cause pour avoir été au courant du passé de Porter, mais l'un et l'autre ont eu le soutien de Trump. Un conseiller, David Sorensen, chargé de la rédaction de discours, a démissionné au même moment, accusé lui aussi par son ex-femme de violences.

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Mark Corallo : cet avocat de l'équipe juridique de Trump a démissionné en juillet, alors que le président semblait tenter d'influencer l'enquête sur l'affaire russe.

Les têtes tombées dans l'administration

Dans l'administration, plusieurs titulaires ont également valsé.

James Comey : le directeur du FBI, chassé à la surprise générale en mai, avait le tort visiblement de ne pas avoir empêché le FBI d'enquêter sur des proches du président. Il a ensuite témoigné en juin devant la commission du renseignement du Sénat, à propos de l'enquête sur des liens éventuels de l'équipe Trump avec la Russie pendant la campagne électorale de 2016.

Conséquence de ce limogeage unanimement critiqué, le ministère de la Justice a nommé un procureur spécial, Robert Mueller, dont les investigations sont depuis devenues la bête noire de Trump.

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Comment est Trump au pouvoir ? "Multipliez par 50 ce que vous avez entendu"Sally Yates : cette ex-procureure générale adjointe des Etats-Unis, entre 2015 et 2017, a pris la tête du ministère de la Justice le 20 janvier 2017 (lors de l'entrée en fonctions de Trump). Elle devait assurer la transition entre l'administration Obama et la nouvelle administration. Mais pour avoir refusé d'appliquer le décret présidentiel sur l'immigration, elle a été limogée le 30 janvier 2017.

Tom Price : ce ministre de la Santé anti-avortement a dû démissionner en septembre, empêtré dans le scandale de ses vols privés très chers.

Les paris sont ouverts pour les prochains départs – on parle souvent du ministre de la Justice, Jeff Sessions, régulièrement critiqué (publiquement) par Trump, mais qui comme Priebus auparavant, semble tenir malgré les avanies que lui fait subir le président.

T. N.

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