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Tchad : la chef adjointe de l’humanitaire de l’ONU appelle à financer l’aide aux plus vulnérables

Une jeune fille déplacée avec sa famille de son village au Tchad par le groupe Boko Haram (archives). Photo UNICEF/Sokhin
Une jeune fille déplacée avec sa famille de son village au Tchad par le groupe Boko Haram (archives). Photo UNICEF/Sokhin

Tchad : la chef adjointe de l’humanitaire de l’ONU appelle à financer l’aide aux plus vulnérables

Aide humanitaire

Au terme d’une visite au Tchad, la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires, Ursula Mueller, a appelé à des financements urgents pour répondre aux besoins humanitaires et de protection de 4,4 millions de personnes vulnérables dans le pays, y compris des réfugiés, des retournés et des personnes déplacées internes ainsi que leurs communautés hôtes.

« En me rendant sur les sites de personnes déplacées, j’ai pu constater les conditions de vie difficiles et le manque de moyens de subsistance des communautés déplacées. Il est inacceptable que ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont tout perdu, leur maison, leurs biens, leurs moyens d’existence, et bien souvent des membres de leur famille, continuent de vivre dans la peur et l’incertitude », a dit Mme Mueller, citée dans un communiqué de presse du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

La crise du bassin du lac Tchad affecte près de 500.000 personnes dans la région du Lac, au Tchad, y compris 137.000 personnes déplacées qui sont particulièrement vulnérables. La fermeture de la frontière avec le Nigéria depuis le début de la crise en 2015 et l’application continue de mesures d’urgence ont également affecté les moyens d’existence des populations locales, dans un contexte de faible développement régional, exacerbant ainsi leur vulnérabilité.

La Sous-Secrétaire générale, qui est également la Coordinatrice adjointe des secours d’urgence, a exprimé combien elle était touchée par la solidarité des communautés hôtes, qui partagent le peu qu’elles ont avec celles et ceux qui ont tout perdu. « Il est essentiel de renforcer les moyens d’existence de ces communautés, qui sont les premières à fournir une assistance à ceux fuyant la violence et l’insécurité », a-t-elle dit.

Quatre millions de personnes ont besoin d’une assistance alimentaire d’urgence

La crise dans la région du Lac se déroule dans un contexte plus large de crises alimentaires et nutritionnelles récurrentes et de pauvreté dans tout le Tchad. Au niveau national, près de quatre millions de personnes ont besoin d’assistance alimentaire d’urgence tandis que plus de 200.000 enfants de moins de cinq ans risquent de mourir de malnutrition aiguë sévère.

Le financement des opérations humanitaires n’a pas suivi l’augmentation des besoins, particulièrement dans les régions affectées par les déplacements forcés et l’insécurité alimentaire au sud et à l’est du Tchad. « Pour s’assurer que personne n’est laissé de côté, un soutien plus important des bailleurs de fonds est nécessaire au Tchad », a déclaré Mme Mueller.

L’appel humanitaire est sérieusement sous-financé. En 2017, moins de 45% des fonds requis ont été reçus au niveau national, moins que ce qui avait été reçu en 2016.

« Plus de soutien est nécessaire pour aider les populations les plus vulnérables qui ont besoin d’assistance humanitaire et d’un renforcement de leur résilience. En outre, une plus grande implication des acteurs de développement et du gouvernement est primordiale pour soutenir et compléter les efforts de la communauté humanitaire et aider à renforcer la résilience des populations affectées », a dit Mme Mueller.

En 2018, le Tchad a besoin de 544 millions de dollars pour répondre aux besoins des 1,9 million de personnes les plus vulnérables dans le pays. Jusqu’à présent, seulement 3,7% des fonds requis ont été reçus.