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Burkina Faso: l'ambassade de France visée, 30 morts

Deux attaques ont eu lieu ce vendredi dans la capitale du Burkina Faso

Deux attaques ont eu lieu ce vendredi dans la capitale du Burkina Faso - Ahmed Ouoba-AFP

Deux attaques ont eu lieu ce vendredi matin dans le centre de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, faisant une trentaine de morts. L'ambassade de France était visée.

Deux attaques armées ont eu lieu ce vendredi matin dans le centre de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, faisant une trentaine de morts. L'une d'entre elles a visé l'ambassade de France, l'autre l'état-major des armées burkinabé. Aucune victime française n'est à déplorer.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "tentative d'assassinat terroriste". "Une enquête de flagrance a été ouverte pour tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle", a précisé le parquet, compétent car l'attaque a visé des ressortissants et des intérêts français. Les investigations ont été confiées à la Direction générale des services intérieurs (DGSI) et aux policiers de la Sous-direction antiterroriste (Sdat).

Six assaillants neutralisés

L'entourage de Jean-Yves Le Drian a précisé que la situation était "sous contrôle" à l'ambassade de France et à l'Institut français mais les unités spéciales des forces de défense et de sécurité du Burkina Faso étaient toujours "en opération" en ce début d'après-midi.

"Les forces de sécurités burkinabé sont mobilisées contre les assaillants, avec le soutien des forces chargées de la sécurité de notre ambassade en vue de réduire la menace", a précisé un communiqué du ministre des Affaires étrangères.

Quatre assaillants ont été "neutralisés" près de l'ambassade de France, selon le gouvernement burkinabé. Deux autres ont été tués près de l'état-major des armée, a indiqué le ministre burkinabé de Communication.
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ouagadougou © BFMTV

Une attaque simultanée menée par deux groupes

Selon des témoins, cinq hommes armés sont sortis d'une voiture et ont ouvert le feu sur des passants avant de se diriger vers l'ambassade de France dans le centre de la capitale du Burkina Faso. Selon une source à l'intérieur de l'ambassade de France, ces hommes auraient essayé de rentrer dans l'ambassade sans y parvenir. Ils ont alors tiré sur l'ambassade.

D'autres témoignages ont fait état d'une explosion près de l'état-major des armées burkinabé et de l'institut français, à environ un kilomètre de cette première attaque. Des photos postées par des habitants de la capitale sur Twitter montraient plusieurs épaisses colonnes de fumée noire s'élevant de plusieurs bâtiments, dont celui de l'état-major des forces armées burkinabé.

Selon une source au sein des services de renseignements burkinabé, "il s'agit d'une attaque simultanée menée par deux groupes distincts", rapporte Jeune Afrique. À l'état-major, les assaillants sont "venus en véhicule et ont pénétré à pied sur le site. Ils ont notamment attaqué à la roquette ce qui a provoqué de fortes détonations", a ajouté cette source.

Plus tard, il a été précisé que l'explosion qui a frappé vendredi l'état-major général des armées à Ouagadougou provenait d'une voiture piégée et elle visait "peut-être" une réunion du G5 Sahel. C'est ce qu'a déclaré vendredi soir le ministre burkinabè de la Sécurité Clément Sawadogo. "Le véhicule était bourrée d'explosifs, la charge était énorme" et a occasionné "d'énormes dégâts". "Il y avait une réunion sur le G5 Sahel", "peut-être qu'elle était visée", a déclaré le ministre lors d'un point presse.

"Restez confinés"

L'Élysée a indiqué qu'Emmanuel Macron était "tenu informé en direct de l'évolution de la situation". Le chef de l'État "suit très attentivement ce qui se passe" et "les ressortissants français présents à Ouagadougou doivent suivre les instructions de l'ambassade".

Xavier Lapdecab, l'ambassadeur de France au Burkina Faso, a appelé les ressortissants français à inviter à la prudence "absolue" et "rester dans un endroit sûr".

L'envoyé spécial de la France pour le Sahel, Jean-Marc Châtaigner, a indiqué sur son compte Twitter qu'il s'agissait d'une "attaque terroriste". Il a recommandé d'éviter le centre de la capitale.

80 attaques depuis 2015

La capitale du Burkina Faso a été ces dernières années à plusieurs reprises la cible d'attaques jihadistes visant des cibles fréquentées par les Occidentaux, et les attaques de groupes jihadistes contre des représentants de l'État (gendarmeries et écoles notamment) sont régulières dans le nord du pays, frontalier des zones instables du Mali.

Le 13 août dernier, deux assaillants avaient ouvert le feu sur un café-restaurant hallal, le Aziz Istanbul, situé sur la principale avenue de la capitale, faisant 19 morts et 21 blessés. L'attaque n'a pas été revendiquée.

Le 15 janvier 2016, trente personnes, dont six Canadiens et cinq Européens, avaient été tuées lors d'un raid jihadiste contre l'hôtel le Splendid et le restaurant Cappuccino dans le centre de Ouagadougou. L'assaut, donné par les forces burkinabè soutenues par des militaires français, avait duré une douzaine d'heures et l'attaque avait été revendiquée par Al-Qaida au Maghreb islmaique (Aqmi) qui l'attribue au groupe jihadiste Al-Mourabitoune.

Le nord du Burkina Faso est le théâtre d'attaques jihadistes depuis le premier trimestre 2015, qui ont fait 133 morts en 80 attaques, selon un bilan officiel.

C.H.A. et M.F.