ALLEMAGNE - C'est un grand "Ja" ("oui"). Le parti social-démocrate allemand (SPD) a annoncé ce dimanche 4 mars le résultat très attendu du référendum interne qui s'est tenu du 20 février au 2 mars auprès de ses quelque 463.000 membres. La majorité des militants du SPD a donc voté pour une nouvelle "Grande coalition" avec Angela Merkel, la chancelière sortante et cheffe de file des conservateurs (CDU), ont rapporté les médias allemands.
La direction du parti a rapidement confirmé, précisant qu'un peu plus de 66 % des militants avaient approuvé cette alliance gouvernementale. "J'ai informé le président (Frank-Walter Steinmeier) et la chancelière (Angela Merkel) de ce résultat", a indiqué le chef par intérim du SPD, Olaf Scholz.
Angela Merkel -sortie victorieuse mais affaiblie des élections du 24 septembre- franchit ainsi le dernier obstacle pour entamer son quatrième mandat. C'est aussi pour la première économie européenne, la fin d'un long et inédit imbroglio post-électoral, au moment même où l'UE, secouée par la crise du Brexit et la montée des nationalismes, a plus que jamais besoin d'un exécutif solide en Allemagne.
Angela Merkel devrait être intronisée par la chambre des députés mi-mars, le 14 probablement. Mais sa troisième grande coalition s'annonce plus délicate que les précédentes.
Macron salue une "bonne nouvelle pour l'Europe"
Les partenaires de la CDU/CSU et du SPD détiennent seulement une courte majorité au Bundestag (53,5%). Et signe de défiance réciproque, ils ont négocié une clause de sortie de leur alliance au bout de deux ans.
La chancelière n'a en outre jamais été autant critiquée dans son parti, surtout depuis qu'elle a cédé au SPD le ministère des Finances, traditionnelle chasse gardée des conservateurs. En réaction, elle a imposé une proche, Annegret Kramp-Karrenbauer, comme secrétaire générale de la CDU avec mission de resserrer les rangs. Et appelé au ministère de la Santé son principal détracteur, le jeune et ambitieux Jens Spahn, histoire de neutraliser son influence, du moins pour le moment.
Via un communiqué de la CDU, la chancelière a évidemment félicité le SPD pour ce "résultat clair", et s'est "réjouie de la collaboration à venir pour le bien de notre pays".
Emmanuel Macron a de son côté salué une "bonne nouvelle pour l'Europe". "Le président de la République se réjouit du résultat du vote du SPD. C'est une bonne nouvelle pour l'Europe. La France et l'Allemagne travailleront ensemble, dès les prochaines semaines, pour développer de nouvelles initiatives et faire avancer le projet européen", a indiqué la présidence.
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