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Le pénis, objet de trop nombreux clichés

La proportion d’hommes envoyant des photos de leur intimité est croissante. L’envoi de « dick pic » n’est pas différent de l’exhibitionnisme, estime la chroniqueuse de « La Matinale », Maïa Mazaurette.

Publié le 04 mars 2018 à 06h36, modifié le 05 mars 2018 à 09h49 Temps de Lecture 5 min.

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LE SEXE SELON MAÏA

Que se passe-t-il dans la tête d’un homme qui envoie la photo de son pénis à une inconnue, comme ça, sans présentation ? Serait-ce une manière contemporaine de faire connaissance, de savoir exactement à quoi s’attendre ? La dick pic (ça veut dire « photo de pénis » en anglais) est si fréquente qu’elle est devenue, littéralement, la norme. Selon un sondage YouGov rendu public cet automne, 53 % des jeunes femmes ont déjà reçu ce genre de photos anatomiques. Les plus jeunes sont les plus touchées, mais un tiers des femmes entre 35 et 54 ans connaît le problème… ainsi que 8 % des plus de 55 ans.

Vous me direz, ce sont les Etats-Unis ; le grand écart entre puritanisme et pornographie rend la tension insoutenable, ces gens-là vendent des fusils à des enfants et mangent trop de toasts à l’avocat. Certes. Mais en France, la phrase d’accroche « coucou, tu veux voir ma bite ? » connaît aussi son petit succès (pardon pour l’emploi du mot d’oiseau, mais cette question est un mème Internet dont on célébrera bientôt les dix ans). Selon l’IFOP, un quart des Français et un dixième des Françaises avaient reçu des photos d’autrui dans le plus simple appareil… il y a quatre ans. Je vous parie mon croissant que ce chiffre a considérablement augmenté. D’ailleurs, chez les moins de 35 ans, la dick pic avait atteint quatre hommes sur dix et une femme sur cinq.

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Qui sont les envoyeurs ? En France, 12 % des hommes et 8 % des femmes plaidaient coupable, mais du côté des chiffres les plus récents, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, c’est un jeune homme sur quatre. Parmi ces derniers, 5 % admettent que personne ne leur avait rien demandé (ou seulement des questions sans rapport, comme le cours de la drachme). 5 %, c’est peu face à l’énormité des photos envoyées (c’est également peu face à l’expérience de votre dévouée chroniqueuse, laquelle a rempli son quota annuel lors de ses recherches). De toute façon, si la moitié des jeunes femmes ont déjà reçu des pénis mais que seuls 22 % des hommes admettent en avoir envoyé, il y a forcément des forcenés.

Erotisation de la surprise

Qu’ont en tête les adeptes du pénis-surprise ? Certains sondeurs leur ont tout simplement posé la question. Etait-ce un simple malentendu ? (« coucou, tu veux voir ma bête ? Ma batte ? Ma botte ? » Admettez que ça prête à confusion). Etait-ce une manière de jouer son va-tout – de savoir si, oui ou non, le/la destinataire aurait envie de passer à des rapports sexuels ? Un peu, mais pas seulement. Plus de la moitié des hommes interrogés par YouGov qualifiaient en effet leurs photos de grossières, drôles ou ennuyeuses.

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