La Mairie de Paris arnaquée par une société qui réalisait de faux contrôles de stationnement

La Mairie de Paris arnaquée par une société qui réalisait de faux contrôles de stationnement
Stationnement payant à Paris. (DURAND FLORENCE/SIPA)

La société Streeteo, chargée de la surveillance du stationnement, a réalisé des milliers de contrôles bidon, selon le "Canard enchaîné".

Par Le Nouvel Obs
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C'était l'une des "nouveautés" du début d'année 2018. Depuis le 1er janvier, ce sont des sociétés privées qui se sont vues confier, à Paris, la mission de verbaliser les automobilistes qui n'ont pas payé leur stationnement. Mais l'une d'elles vient déjà de se distinguer par sa bien étrange manière de mener cette mission.

Dans son édition du 7 mars, "le Canard enchaîné" révèle en effet que Streeteo, une filiale d'Indigo (ex-Vinci Park), a trompé la Mairie de Paris en réalisant des milliers de contrôles... bidon. Selon l'hebdomadaire satirique, qui dit s'appuyer sur les témoignages de plusieurs salariés, Streeteo procède depuis des semaines à des inspections fictives dans certaines rues où elle est censée contrôler le stationnement. Ces fausses inspections concerneraient rien de moins que la moitié des 50.000 contrôles devant être réalisés quotidiennement par la société.

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60.000 euros de pénalités

Le contrôle du stationnement payant se fait en principe grâce à des véhicules "Lapi" qui enregistrent les plaques d'immatriculation des voitures stationnées. Une fois ces données collectées, elles sont transmises à un système détecteur de mauvais payeurs qui informent ensuite les agents se trouvant sur le terrain pour qu'ils verbalisent.

Le "Canard" affirme que Streeteo, plutôt que de circuler dans les rues chaque jour pour enregistrer les plaques d'immatriculation, utilisait et réutilisait des milliers de numéros qu'ils avaient collectés un jour. Ces voitures, choisies au hasard, ne sont donc jamais verbalisées, mais la société peut ainsi prétendre, en apparence, avoir bien effectué sa mission de contrôle du stationnement. Il suffisait alors à ses agents de trouver un motif de "non verbalisation". C'est d'ailleurs l'un de ces motifs de verbalisation qui a commencé à alerter la Mairie de Paris. Celle-ci s'est en effet inquiétée du très grand nombre de "non verbalisations" motivées par l'item "personne à mobilité réduite" - 4.000 par jour.

Fin février, une vidéo, diffusée sur YouTube et tournée par un employé de la société, dénonçait cette fraude et a valu aux responsables de Streeteo d'être convoyée par la Mairie de Paris, qui a décidé d'infliger des pénalités de 60.000 euros à l'entreprise. 

S.B.  

Le Nouvel Obs
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