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En Russie, des journalistes accusent des députés d'harcèlement sexuel

Douma
La Douma, le 6 décembre 2017. © Maxim Shemetov / Reuters
La Rédaction, par AFP

Des journalistes ont accusé des députés et hauts fonctionnaires russes de harcèlement sexuel.

Plusieurs journalistes femmes ont accusé ces derniers jours des députés et hauts fonctionnaires russes de harcèlement sexuel, une prise de parole exceptionnelle en Russie sur un sujet qui reste largement tabou.

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Deux journalistes couvrant l'actualité de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, et une chargée de production ont été les premières à accuser de harcèlement sexuel le député Léonid Sloutski, à la tête du Comité pour les Affaires internationales.

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M. Sloutski, 50 ans, "a posé sa main sur mon pubis et a remonté la main" en 2017, a raconté une journaliste, sous couvert de l'anonymat, citée par la chaîne de télévision d'opposition Dozhd le 22 février.

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La chargée de production, elle aussi sous couvert de l'anonymat, a raconté comment Léonid Sloutski, invité pour un entretien télévisé, a essayé de "l'embrasser sur les lèvres et de lui toucher les fesses".

Ces accusations ont été suivies par celles de la journaliste Ekaterina Kotrikadzé, vice-présidente de la chaîne de télévision russe indépendante RTVI, première femme à témoigner à visage découvert.

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"Il a commencé à me toucher, il a essayé de m'embrasser... je l'ai repoussé et je me suis enfuie", a-t-elle déclaré mardi à l'antenne, ajoutant que les faits ont eu lieu en 2011, alors qu'elle avait 26 ans.

Des insinuations à connotation sexuelle lors d'un voyage de presse

Sur sa page Facebook, le député a dénoncé une "vile et basse provocation" visant à le "salir". Il a ensuite échangé dans les commentaires des plaisanteries avec des collègues qui lui proposaient de "s'occuper des journalistes". 

Deux autres journalistes ont ensuite pris la parole pour dénoncer des faits similaires. La journaliste Sofia Roussova a ainsi déclaré mercredi sur les ondes de la radio Govorit Moskva avoir été "harcelée sexuellement deux fois par des hauts fonctionnaires et une fois par un député" de la Douma.

Le même jour, la journaliste Elena Kriviakina, du quotidien Komsomolskaïa Pravda, a à son tour accusé un haut fonctionnaire du ministère de l'Energie et un "député connu", sans révéler leur nom, de lui avoir fait de manière répétée des insinuations à connotation sexuelle lors d'un voyage de presse il y a vingt ans.

"Pour tout le monde, le scandale concernant Léonid Sloutski a eu l'effet d'une véritable bombe", a-t-elle estimé.

Près de cinq mois après l'éclatement du scandale Weinstein, l'onde de choc mondiale des affaires d'agressions et de harcèlements sexuels semble ainsi commencer à toucher la Russie.

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