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#balancetonporc : le combat continue… pour détenir la marque

La journaliste à l’origine de ce hashtag viral se bat depuis novembre pour « protéger l’esprit » du mouvement, dont le nom a été déposé sans son accord à l’Institut national de la propriété intellectuelle.

Publié le 07 mars 2018 à 10h09, modifié le 07 mars 2018 à 10h39 Temps de Lecture 2 min.

La journaliste Sandra Muller, le 16 octobre à New York.

Sandra Muller ne compte pas abandonner le combat qu’elle mène depuis bientôt cinq mois, et ce sous toutes ses formes. La journaliste, à l’origine du mot-clé #balancetonporc en octobre, n’a jamais cessé de défendre les femmes victimes de violences sexuelles et, pour elle, cela passe désormais par une bataille pour conserver la marque « Balance ton porc ».

Car depuis le 3 novembre 2017, « Balance ton porc ! » est une « marque verbale » déposée à l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI), et pour le moment c’est une certaine Héloïse Nahmani qui en est propriétaire, comme l’a relevé Franceinfo mardi 6 mars.

Héloïse Nahmani explique au site d’actualité avoir eu « l’idée de déposer la marque après un dîner entre filles ». Une chance : un peu plus de quinze jours après le début du mouvement l’expression n’est pas encore utilisée comme marque. Alors, « pour éviter que ça tombe entre de mauvaises mains », elle s’occupe de déposer la locution à l’INPI, avec un projet :

« Faire un journal ou quelque chose qui fasse que “balance ton porc” soit un peu plus voyant. »

Déposer une marque à l’INPI permet de disposer de son exclusivité, et donc de rendre toute utilisation commerciale de cette marque passible de poursuites.

De quoi agacer Sandra Muller, qui s’emploie alors à conserver la paternité de l’expression. Héloïse Nahmani, qui dit avoir été « harcelée » par Sandra Muller et son avocat, assure à Franceinfo s’être depuis « désistée, car, visiblement, elle veut garder son truc ». L’association We Work Safe, fondée par Sandra Muller affirme de son côté avoir « fait un dépôt de marque, qui sera bientôt effectif, les délais étant de six semaines ».

Lire aussi (édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés La journaliste Sandra Muller revient sur le phénomène #balancetonporc qu’elle a lancé

L’esprit « balance ton porc »

Mais la bataille dans laquelle s’est engagée la journaliste ne s’arrête pas là. L’instigatrice du mouvement veut selon Thaïs Boukella, vice-présidente de We Work Safe, « protéger l’esprit et la philosophie de “balance ton porc” ». L’esprit du slogan, c’est notamment le fait de nommer les agresseurs présumés, comme la journaliste l’avait donné pour consigne lors de son premier tweet.

Sandra Muller a ainsi contacté les administrateurs d’une page Facebook qui arbore le fameux hashtag mais demande l’anonymisation des agresseurs présumés, afin de faire connaître son désaccord. « Le fait de nommer ouvre la voie à la défense pour les personnes concernées, qui peuvent porter plainte pour diffamation », explique encore à Franceinfo Thaïs Boukella.

Depuis, la journaliste discute également avec les personnes disposant des noms de domaines Balancetonporc.fr et Balancetonporc.com pour tenter de réguler l’utilisation de l’expression.

Le dépôt de formules devenues populaires à l’INPI est survenu dans plusieurs cas. A l’instar de Balance ton porc, le mouvement de manifestations et de débats Nuit debout, qui avait débuté à la fin de mars 2016 en France, a lui aussi été déposé quelque temps après sa création. Ainsi trois occurrences, toutes créées en 2016, de la marque Nuit debout sont visibles sur le site de l’INPI, la première ayant été déposé le 20 avril 2016, soit un mois après le début du mouvement.

Dans un autre registre, l’ancien secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur Thomas Thévenoud, qui avait dû démissionner de ses fonctions en septembre 2014 à la suite de démêlés avec le fisc, avait aussitôt déposé à l’INPI la formule « phobie administrative », utilisée pour justifier ses impôts non payés, comme l’a relevé M6 en février.

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