La réforme controversée vise à corriger les inégalités héritées de la domination coloniale et de la politique de ségrégation du régime de l’apartheid [1948-1991]. Aujourd’hui, encore 72 % des terres agricoles du pays sont la propriété des Sud-Africains blancs, alors que ces derniers ne représentent que 8 % de la population.

La question est sensible, et les discussions sur le sujet tournent souvent à l’hystérie sur les réseaux sociaux et sur les plateaux de télévision. Pourtant, rien n’est encore acté à ce stade, et les contours de la future loi restent très flous. Une motion a été adoptée, et il a été convenu qu’un comité parlementaire ad hoc va être mis en place pour déterminer quelles sections de la Constitution doivent être modifiées”, rappelle l’hebdomadaire Mail & Guardian.

Accélérer la redistribution des terres en faveur des populations africaines historiquement désavantagées était une promesse du Congrès national africain (ANC) depuis son accession au pouvoir en 1994 lors des premières élections démocratiques.

Priorité à la sécurité alimentaire

Le parti majoritaire et le nouveau président du pays, Cyril Ramaphosa, souhaitent “attendre les recommandations du parlement” et promettent que “la sécurité alimentaire régira la réforme agraire” afin de ne pas déstabiliser l’économie.

Sauf que d’autres ne l’entendent pas de cette oreille : le parti d’opposition, Les Combattants pour la liberté économique (EFF), emmené par le bouillant leader de gauche radicale Julius Malema, souhaitent une réforme radicale et rapidement menée.

Le parti EFF a déjà un plan pour l’expropriation des terres […] et estime qu’elles doivent être intégralement transférées à l’État, qu’elles appartiennent à des Blancs ou à des Noirs”, précise le Mail & Guardian.