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Cancer

Le cancer du sein était répandu durant la Renaissance : la preuve par l’art

En scrutant certaines peintures, les historiens des sciences apportent des éléments de réponses sur les maladies des temps anciens.

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Sur cette peinture de la Renaissance, Allégorie de la nuit de Michele di Ridolfi (XVIe siècle), le sein gauche du modèle présente une tumeur.

Sur cette peinture de la Renaissance, Allégorie de la nuit de Michele di Ridolfi (XVIe siècle), le sein gauche du modèle présente une tumeur.

© Galleria Colonna, Rome, Italy

PATHOLOGIES. Le cancer est-il une maladie moderne ou a-t-il toujours existé ? Le débat agite la communauté scientifique, certains chercheurs estimant que sa fréquence actuelle est essentiellement due aux pollutions et autres modes de vie, sans oublier l’allongement de la longévité, qui singularisent les deux derniers siècles. Raffaella Bianucci, de l’école médicale de Warwick (Angleterre) et ses collègues démontrent aujourd’hui qu’il n’en est rien et que l’un des cancers qui affectent le plus les femmes aujourd’hui, le cancer du sein, était déjà présent durant la période de la Renaissance.

Mais aussi goutte, syphilis et problèmes oculaires...

Cette étude s’inscrit dans un projet plus vaste sur les contributions que peut apporter l’art en matière de diagnostic. L’idée que des médecins et des étudiants en médecine se servent de leur expérience clinique afin de repérer sur des peintures ou des sculptures certaines pathologies.“ explique Raffaella Bianucci. Précédemment d’autres pathologies ont ainsi été identifiées par la chercheuse telles que la goutte dans un portrait peint par Raphael d’un seigneur de la guerre italien en 1506. Ou des traces de syphilis congénitale chez un enfant britannique du XVIIIe siècle dans un détail d'une peinture de William Hogarth (ci dessous). Ou encore le problème oculaire dont souffrait Le Greco et visible sur un de ses derniers auto-portraits de la fin du XVIe siècle.

 

Sur cette peinture du XVIIIe siècle, la trace noire sur la joue de l'enfant et l'attelle qu'il porte à la jambe gauche permettent de diagnostiquer que l'enfant souffre de syphilis congénitale. © London National Gallery

Pour l’instant, les chercheurs ont repéré deux exemples irréfutables. Une tumeur dans le sein gauche d’une transposition d’une statue de Michel-Ange par le peintre lui-même autour de 1560. Le diagnostic avait déjà été proposé pour la sculpture créée autour de 1530, mais l’usage de la couleur dans la représentation picturale confirme et renforce le diagnostic estime Raffaella Bianucci. Deuxième exemple dans une huile sur toile de la même époque réalisée par Maso da San Friano L’Allégorie de la fortitude, où le modèle présente un large renflement dans le téton gauche. 

Prochaine étape pour la chercheuse, remonter encore plus loin dans le passé et “repérer les différentes représentations de cancers du sein dans l’iconographie de l’ancienne Égypte“.

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