Les Franciliens prêts à gagner moins pour se déplacer moins

Selon une enquête de RegionsJob que nous vous dévoilons, trois quarts des Franciliens se disent prêts à postuler à un travail moins rémunéré mais plus près de chez eux.

    Après deux ans à faire trois heures de trajet par jour en voiture entre Saint-Denis et Saint-Quentin-en-Yvelines, Vanessa a déposé les armes : « J'ai postulé à un autre emploi à un quart d'heure de chez moi, dans une filiale de mon entreprise, un grand groupe automobile. Je me ferme sans doute des opportunités d'évolution, mais la qualité de vie prime », explique cette mère de deux petits garçons.

    Un raisonnement que tiennent beaucoup de Français, encore plus en région parisienne. C'est ce qui ressort d'une enquête du site RégionsJob*, sur les liens entre emploi et moyens de transport, qui son auteur nous dévoile en avant-première (lire ci-dessous).

    Principal enseignement : les Franciliens sont prêts à des concessions importantes pour sortir du métro boulot dodo. 76 % d'entre eux se disent prêts à gagner moins pour un poste équivalent, si en contrepartie ils ont un temps de trajet réduit.

    La fracture Paris/province

    Cette étude fait aussi apparaître de fortes disparités entre la région parisienne et les villes de province. Sans surprise, les transports en commun sont beaucoup plus utilisés à Paris que la voiture (seulement 29 %), alors que cette proportion s'inverse en province.

    Plus surprenant : le vélo tarde à percer dans la capitale (4 % des trajets domicile-travail), alors qu'il atteint 19 % dans les grandes villes de province de plus de 100 000 habitants, dont certaines comme rennes, Strasbourg ou Grenoble, se sont dotés de réseaux cyclables performants.

    C'est d'ailleurs un des enseignements de cette enquête. Les grandes villes hors Paris ont la cote. En dehors de Paris, 35 % des salariés mettent entre 15 et 30 minutes pour aller travailler. De quoi faire rêver à une vie quotidienne moins occupée par les transports.

    *Enquête réalisée par RegionsJob entre le 6 et le 28 février via un questionnaire en ligne auprès d'un échantillon représentatif de 803 demandeurs d'emploi et de 1048 personnes en poste.

    « Les demandeurs d’emploi sont prêts à faire de gros efforts sur le transport »