La performance artistique ne passe pas. Une salle du Musée d'art contemporain (MAC) de Lyon fait l'objet de critiques depuis jeudi dernier. A l'intérieur une oeuvre vidéo, appelée "Printemps", de l'artiste franco-algérien Adel Abdessemed tourne en boucle: une vingtaine de poulets suspendus par les pattes sont enflammés vivants. Les volatiles se débattent en poussant des cris.

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L'image n'a pas plu aux associations de défense des animaux qui montent au créneau depuis la semaine dernière.

Des effets spéciaux

Pour répondre à la polémique le musée a publié un communiqué lundi. Selon l'établissement, l'oeuvre a été réalisée au Maroc "avec une équipe de techniciens créateurs d'effets spéciaux pour le cinéma". Pour tourner ce clip, ils ont utilisé un produit "pour créer des effets de flammes et d'incendie qui sont sans danger".

Le musée explique aussi que l'artiste Adel Abdessemed a déjà testé ces effets sur lui-même pour son oeuvre "Je suis innocent" dans laquelle il apparaît en flamme. Selon ce même communiqué, les poulets n'ont été soumis à cet "effet de flamme que pendant 3 secondes et sous le contrôle strict des techniciens et de l'artiste pour éviter toute souffrance". Trois secondes qui ont été ensuite montées en boucle.

"Dénoncer la violence et la souffrance"

Le MAC de Lyon fait valoir la démarche de l'artiste, qui avait aussi créé la statue du coup de boule de Zidane sur Materazzi. Son objectif est de "dénoncer la violence et la souffrance, mais à l'instar du cinéma et de son usage des effets spéciaux, de ne pas lui-même être acteur de ce qu'il entend dénoncer".

Cette vision n'est pas partagée par les associations de lutte pour la défense des animaux. Aymeric Caron a interpellé le musée sur Twitter pour connaître le produit utilisé et pour s'assurer qu'aucun poulet n'a trouvé la mort pendant l'expérience.

L'association Peta explique de son côté que les volatiles ont pu souffrir d'être pendus par les pattes et ont pu être traumatisés par les flammes. Pour l'instant, le MAC n'a pas exprimé sa volonté de retirer l'oeuvre. L'exposition se tient jusqu'au 8 juillet, selon Le Parisien.

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