Problèmes d’autorité au lycée d’Antony, les cours suspendus
Les enseignants du lycée Descartes ne se sentent pas suffisamment soutenus par leur direction face à l’indiscipline de certains élèves.
Ils dénoncent « l'impunité » dont bénéficieraient certains élèves, et le « manque de soutien » de leur direction face aux situations conflictuelles. Les professeurs du lycée Descartes, à Antony, ont entamé un mouvement de grève. Depuis vendredi, c'est la quasi-totalité de la centaine d'enseignants qui a stoppé les cours.
Une réunion avec leur direction est prévue ce mardi, à 8 heures. « Les problèmes ne datent pas d'hier, mais comme rien ne bouge, on est obligé de se radicaliser », souffle l'une des grévistes. Les profs évoquent ces situations où leur « autorité a été remise en question », face à des lycéens problématiques.
« Parfois, certains sont exclus de cours et refusent de sortir de classe. Et la direction finit par nous demander de poursuivre », s'étrangle un professeur, qui évoque également ce cas, à l'automne, où l'une de ses collègues a été « menacée physiquement. » « L'élève est passé en conseil de discipline. Il a été exclu une semaine, avant de réintégrer sa classe comme si de rien n'était… Résultat : notre collègue a choisi de faire une demande de retraite anticipée. »
Des problèmes qui deviennent récurrents
Et les exemples de ce type se multiplieraient depuis un changement de direction, il y a un peu plus de deux ans. Au printemps 2017, les enseignants avaient déjà stoppé les cours une demi-journée. Une médiatrice, missionnée par le rectorat, s'était alors rendue au lycée. Mais la situation n'aurait en rien évolué.
« Il y a des choses que l'on doit entendre, reconnaît la direction académique des Hauts-de-Seine, qui s'est engagée à recevoir une délégation d'enseignants le 21 mars à Nanterre. S'il y a des questions liées à la gestion des actes d'indiscipline, ou un travail à faire sur la question de l'autorité de l'enseignant, des mesures peuvent être mises en place », poursuit-on à l'académie.
A la sortie du lycée, ce lundi, les élèves sont rares. Seul un petit groupe, inscrit en terminale SI (sciences de l'ingénieur), a pu avoir cours l'après-midi. « C'est vrai qu'il y a des problèmes qui ne sont pas réglés, et qui deviennent récurrents », souffle Alexandre*, 16 ans, évoquant le déclenchement des alarmes à incendie. L'un de ses camarades, Hugo*, s'inquiète toutefois à quelques semaines du bac : « On nous a déjà dit qu'on ferait des heures en plus, mais comme le planning est déjà très chargé… »
*S'agissant de mineurs, les prénoms ont été changés.