Le président Trump est favorable à la création d’une « armée de l’espace »

En juillet 2017, la Chambre des représentants du Congrès américain avait adopté National Defense Authorization Act (NDAA) en y incluant le projet de créer l’US Space Corps, c’est à dire une sixième branche des forces armées américaines (après l’US Army, l’US Navy, l’US Marine Corps, l’US Air Force et l’US Coast Guard).

Cette idée n’était alors pas neuve. Au début des années 2000, elle avait été suggérée par Donald Rumsfeld, qui s’apprêtait alors à devenir le secrétaire à la Défense du président George W. Bush, sans toutefois aller jusqu’à créer une nouvelle branche des forces armées américaines.

Redoutant un « Pearl Harbor » spatial, M. Rumfeld avait en effet plaidé pour réogarniser le Pentagone afin d’éviter une telle issue, estimant que cette menace n’avait « pas l’attention » qu’elle méritait alors que les États-Unis étaient (et le sont davantage aujourd’hui) « plus dépendants de l’espace que tout autre pays. »

« Ces changements ne seront pas faciles et seront perturbateurs à court terme, mais nos adversaires ne seront jamais moins capables qu’ils ne le sont aujourd’hui. Nous devons agir maintenant si nous souhaitons maintenir les avantages dont bénéficie l’armée américaine en opérant dans l’espace », expliqua, à l’époque, l’élu républicain Mike Rogers, à l’origine de cette initiative, avec son collègue (démocrate) Jim Cooper.

Cela étant, la proposition de créer l’US Space Corps fut fraîchement accueillie par le Pentagone, pour qui elle risquait de provoquer une dispersion de ressources. « À une époque où nous essayons de rassembler les fonctions de combat du ministère, je ne souhaite pas ajouter un service séparé qui, selon toutes probabilités, offrirait une approche plus étroite et même étriquée aux opérations spatiales », fit en effet valoir James Mattis, le secrétaire à la Défense.

Et, finalement, le Congrès décida plutôt de renforcer le commandement spatial de l’US Air Force et de prolonger le mandat de son commandant de 6 ans de plus.

Fin de l’histoire? Eh bien pas vraiment. Le 13 mars, le président Trump a donné son opinion sur ce sujet. « Ma nouvelle stratégie de sécurité reconnaît que l’espace est une zone de combat, tout comme la terre, le ciel et la mer », a-t-il dit, lors d’une visite à la base aéronavale de Miramar, à San Diego [Californie].

« J’en parlais l’autre jour parce que nous faisons un travail extraordinaire dans l’espace. […] J’ai dit peut-être qu’il nous faudrait une nouvelle armée, on l’appellerait l’armée de l’Espace. […] Je n’étais pas vraiment sérieux mais ils m’ont dit, quelle bonne idée. Peut-être qu’on va le faire », a raconté le président Trump aux soldats du corps des Marines.

Cela étant, l’espace tend à devenir un lieu de compétition à la fois économique, militaire et stratégique. « Bien que que nous ne soyons pas en guerre dans l’espace, je ne pense pas que nous puissions dire que nous sommes en paix non plus », avait récemment résumé le vice-amiral Charles A. Richard, le numéro deux de l’US Strategic Command (STRATCOM).

Dans ce contexte, certains États pourraient être tentés de mener, discrètement ou ouvertement, des actions hostiles en tentant de dégrader les capacités spatiales d’autres pays, via des cyberattaques, des armes à effet dirigée, des missiles anti-satellites ou encore le développement de techniques dites de « rendez-vous » qui consistent à approcher un objet spatial par un « engin inspecteur ».

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