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L'État a massivement recruté en 2016

Les effectifs de la fonction publique hospitalière ont progressé de 0,2 % en 2016. Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

Selon une étude de l'Insee publiée jeudi, les effectifs ont grimpé de 25.500 agents par rapport à 2015, malgré le recul des emplois aidés.

Alors que le climat est des plus tendus entre le gouvernement et les syndicats de fonctionnaires - sept d'entre eux appellent à une journée de mobilisation le 22 mars -, les chiffres publiés par l'Insee jeudi livrent un tableau contrasté de la fonction publique. Premier enseignement, l'État a accru ses effectifs de 25.500 agents (+ 1 %) en 2016, malgré un net recul des contrats aidés. Il s'agit d'une rupture après la stabilité des années 2015 et 2014, et surtout après les 150.000 suppressions de postes de l'ère Sarkozy.

De fait, après les attentats, François Hollande a décidé d'accroître le personnel de la Défense (+ 3700 en 2016) et de l'Intérieur (+ 2400), tout en poursuivant son programme de renforcement à la Justice (+ 6100), à l'Éducation et à la Recherche (+ 18.000). Une hausse non compensée par les coupes dans les autres ministères. Ces embauches se sont faites en partie en CDD ou CDI, et non via l'embauche de fonctionnaires sous statut. Et ce, notamment pour «les assistants d'éducation, les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) ou les enseignants contractuels» à l'Éducation, et pour les «collaborateurs occasionnels» à la Justice.

Le nombre de contractuels a grimpé

Même si certains de ces nouveaux contractuels occupaient auparavant un emploi aidé, ce mouvement ne manque pas d'ironie à l'heure où les syndicats s'insurgent du projet du gouvernement Philippe de recourir davantage aux CDD et CDI. C'est sous un gouvernement de gauche que le nombre de contractuels au sein de l'État a grimpé de 4,8 % en 2016, et qu'en intégrant les trois versants de la fonction publique - État, hospitalière et territoriale - la proportion de fonctionnaires au statut est tombée au plus bas. Soit à 71,7 % des effectifs, hors emplois militaires!

Autre enseignement de la note publiée par l'Insee, comme en 2015, les effectifs ont diminué dans les collectivités locales (- 0,2 %). La baisse est plus marquée (- 7000 postes) en incluant le recul des emplois aidés, qui a commencé dès 2016.

Maîtrise des dépenses

La politique menée sous François Hollande de coupes dans les dotations versées par l'État (plus de 9 milliards d'euros de 2014 à 2017) a sans conteste incité les communes, départements et régions à faire des économies. L'actuel exécutif est moins ambitieux: il veut signer avec les 322 plus grandes collectivités un pacte de simple maîtrise des dépenses.

Enfin, les effectifs de la fonction publique hospitalière ont progressé de 0,2 % en 2016, tirés par les établissements médico-sociaux (+ 2,1 %) comme les maisons de retraite. Des recrutements qui n'ont pas réglé les problèmes, comme le mouvement social en cours.

Au total, en agrégeant les trois versants, la fonction publique comptait 21.200 agents (fonctionnaires contractuels, emplois aidés…) en plus en 2016 qu'en 2015. Ils étaient ainsi 5,67 millions fin 2016.

À cette aune, les 120.000 suppressions de postes en cinq ans promises par Emmanuel Macron semblent réalisables.

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104 commentaires
  • dutch

    le

    Le plus contestable c'est les 18000 dans la culture et l'enseignement (c'etait une promesse de campagne de Hollande)... Sarkozy a eu beaucoup de mérite de faire le job, en periode de crise particulierement). Sa politique de non remplacement d'un départ à la retraite sur deux est ce qu'il faut faire. Avec intellligence, et en gerant bien les carrières et la formation.

  • moimeme75

    le

    L'Etat doit se recentrer sur ses missions régaliennes (police, justice, armée notamment) et se désengager au maximum du reste (ne maintenir qu'une chaine de TV publique, vendre toutes ses actions (Orange, EDF, etc.), fermer des ambassades, etc.). Aujourd'hui l'Etat est partout et travaille mal. Cela ne veut pas dire un désengagement financier, au contraire car l'armée est sous-équipée, la justice est en faillite et il n'y a pas assez de prisons, mais un recentrage et une rationnalisation massive. Enfin l'Etat doit augmenter la rentabilité de son immobilier en confiant sa gestion à des administrateurs de biens privés, plafonner les retraites, les allocations, supprimer les aides aux clandestins, aux associations, etc.

  • virelespoli-tiketok

    le

    Encore un mensonge d’Hollande . Lui qui perçoit 25000 e minimum pas mois de pension d'état , et même plus si on rajoute les avantages mis à sa disposition . L'état est riche avec l'argent de nous tous . Quelle démocratie ?

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