Les bébés développent le raisonnement logique avant l’âge de 1 an

Publié le par Elena Bizzotto

Des psychologues américains ont réussi à prouver que les enfants de 10 mois comprennent les rapports de hiérarchie.

Alors que les premiers psychologues cognitifs n’ont attribué des capacités de déduction aux enfants qu’à partir de l’âge de 7-8 ans, une équipe américaine des l’universités Emory et Bucknell estime qu’ils les possèdent dès l’âge de 10 mois. L’étude, publiée par la revue Developmental Science, apporte la preuve que les bébés arrivent à comprendre les rapports de hiérarchie dès leur plus jeune âge. 

"Nous avons constaté que dans leur première année de vie, les enfants peuvent se lancer dans des raisonnements logiques considérés comme hors de leur portée", affirme Stella Lourenco, la psychologue qui a dirigé ces travaux. Les scientifiques ont travaillé sur une expérience non-verbale en utilisant des marionnettes. Les 32 bébés qui ont participé à l’étude, âgés de 10 à 13 mois, ont regardé une vidéo dans laquelle un éléphant, un ours et un hippopotame étaient alignés selon leur hiérarchie sociale.

Comprendre les interactions sociales

L’éléphant a un jouet, mais l’ours lui prend de force, et enfin l’hippopotame arrache le jouet à l’ours. Ce scénario a pour but d’indiquer les rapports de force entre les personnages. Dans la vidéo suivante, les bébés ont regardé l’éléphant reprendre le jouet de l’hippopotame. Leur regard est resté fixé sur cette scène beaucoup plus longtemps que les autres. En répétant l’expérience avec d’autres vidéos et d’autres personnages, les chercheurs ont eu la preuve que l’attention de la majorité des enfants était retenue par des comportements de dominance inattendus et pas logiques.

"Nous savons tous que les enfants apprennent vite. Si vous pouvez raisonner de façon logique et déductive, vous pouvez faire des généralisations sans pour autant avoir expérimenté directement ces situations. Cette capacité pourrait être un outil essentiel pour donner un sens aux relations sociales et aux interactions non-sociales plus complexes", conclut la psychologue.