Des parois de verre pour sécuriser les gares d’Ile-de-France

La SNCF souhaite introduire en région parisienne ce système de protection à l’image de ce qui se fait déja sur les lignes de métros automatiques, pour réduire les accidents et les intrusions sur les voies.

 La SNCF est en train d'installer des « rideaux de quais », des portes palières qui descendent à la verticale au bord du quai, afin d’éviter les descentes ou chutes sur les voies. Le test sera mené en juin à la gare de Vanves (Hauts-de-Seine), sur la ligne N.
La SNCF est en train d'installer des « rideaux de quais », des portes palières qui descendent à la verticale au bord du quai, afin d’éviter les descentes ou chutes sur les voies. Le test sera mené en juin à la gare de Vanves (Hauts-de-Seine), sur la ligne N. SNCF Transilien

    La hantise de tous les conducteurs de RER et de Transilien, c'est d'apercevoir, en arrivant dans une gare bondée, un voyageur se jeter sous le train au dernier moment.

    Mais avec la technologie que s'apprête à tester la SNCF à la gare de Vanves-Malakoff, on pourrait bien, dans quelques années, ne plus jamais entendre parler d' « accident grave de personne ».

    Des travaux sont actuellement en cours dans cette gare qui voit passer 4 000 usagers chaque jour, pour poser le long des quais des portes-palières en plexiglas qui s'ouvrent et se ferment à la verticale, un peu à la façon d'un store électrique. C'est grâce à un système de capteurs, qui détectent l'arrivée et le départ du train, que les portes seront activées.

    Premiers tests en juin

    Elles remplissent donc le même rôle que le système utilisé par la RATP sur les lignes 1, 14 et une partie de la ligne 13, si ce n'est que les portes-palières du métro s'ouvrent latéralement.

    «Les portes-palières latérales sont idéales pour les lignes automatisées, qui permettent des arrêts extrêmements précis avec une marge d'erreur qui n'éxcède pas 25 à 50 centimètres. Mais elles ne conviennent pas aux lignes RER et Transilien, car elles sont pour l'essentiel à l'extérieur. Selon la météo, les distances de freinage sont différentes », explique Gilles Gautrin, directeur des investissements et du développement à Transilien.

    Ces portes verticales, qui seront testées pendant un an à partir du mois de juin, offrent une portée de huit mètres et permettent donc aussi de s'adapter à plusieurs hauteurs de trains.

    Le système a fait ses preuves en Corée

    Alain Krakovitch, le directeur général de Transilien, fonde de grands espoirs dans ce nouveau système. En termes de sécurité d'abord, puisque chaque année en Ile-de-France, environ 200 personnes perdent la vie, volontairement ou non, en passant sous un train. Et dans l'immense majorité des cas, c'est depuis le quai d'une gare qu'ils accèdent aux voies. En termes de ponctualité ensuite, puisqu'au-delà de ces accidents mortels, la SNCF recense plus de 2 500 intrusions par an sur les voies ferrées en Ile-de-France.

    «Sur les lignes où le phénomène est particulièrement prégnant, ces intrusions peuvent nous coûter jusqu'à un point de ponctualité », rappelle Gilles Gautrin. Et autant de retards pour les usagers.

    Le système a en tous cas fait ses preuves en Corée du Sud, où ce système de portes a été conçu et est aujourd'hui généralisé à presque tout le réseau de la capitale, Séoul.

    L'expérience de Vanves est donc une première en France, et presque en Europe. Avec quelques semaines d'avance, le métro de Barcelone (Espagne) a également annoncé qu'il allait bientôt tester ce type de portes dans l'une de ses stations.

    «Ce projet s'intègre totalement à notre démarche d'innovation et s'inscrit à ce titre dans la même lignée que les portiques intelligents que nous sommes en train d'installer à Saint-Lazare, ou le système de pilotage automatique que nous voulons développer sur le RER E », détaille Alain Krakovitch.

    Si le test de Vanves s'avère concluant, «nous installerons ces portes-palières progressivement, en commençant par là où c'est le plus nécessaire. Il y une dizaine de gares, très fréquentées, qui servent de point d'entrée dans Paris, où ces portes apporteraient des résultats immédiats », ajoute Alain Krakovitch.

    Dans le métro, ça marche