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Rugby : les joueuses du XV de France remportent leur cinquième Grand Chelem

Les Bleues ont dominé le Tournoi des six nations grâce à un cinquième succès en autant de matchs après celui (38-3), vendredi soir, sur le terrain des Galloises.

Par  (Colwyn Bay (Pays de Galles), envoyé spécial)

Publié le 16 mars 2018 à 20h53, modifié le 17 mars 2018 à 06h39

Temps de Lecture 3 min.

Jessy Trémoulière ballon en main, à Colwyn Bay, le 16 mars.

Il fallait aller loin pour le chercher, ce Grand Chelem. Jusque sur le rivage de Colwyn Bay, station balnéaire aux confins septentrionaux du Pays de Galles. C’est donc là, sur la pelouse tôt abîmée de l’Eirias Park, que les joueuses du XV de France ont remporté cette édition du Tournoi des six nations. Cinquième victoire de l’année sur cinq possibles, grâce à cet ultime succès face aux Galloises (38-3, six essais à zéro), vendredi 16 mars au soir.

Le décor, deux petites tribunes sans prétention et une piste d’athlétisme, est à l’initiative des organisateurs gallois. De cette sortie en bord de mer, les Bleues retiendront surtout l’obtention de leur cinquième Grand Chelem, après ceux de 2002, 2004, 2005 et 2014.

Ce titre confirme les courbes inverses du rugby français, par contraste avec les déboires des hommes (attendus samedi dans le monumental Millennium de Cardiff), jamais plus sacrés depuis 2010.

Mais assez parlé de dates : ce nouveau sans-faute des féminines marque surtout « la récompense du travail » fourni, selon les mots de la Toulousaine Gaëlle Hermet, troisième-ligne et capitaine, par ailleurs étudiante en ergothérapie. Un travail commun de plusieurs mois pour certaines comme elle, plusieurs années pour d’autres, qui ont surtout bénéficié d’une montée en puissance depuis la Coupe du monde 2014, organisée à domicile.

« Welsh Guards »

Cette année-là, les Françaises terminaient à la troisième place de l’événement, mais gagnaient surtout la bataille de la réputation : record d’audience à la télévision et hausse sensible des vocations. En 2017, la Fédération française de rugby atteignait le seuil des 19 000 licenciées. Soit davantage qu’au Pays de Galles (11 000), qu’en Irlande (10 500), qu’en Italie (7 500) et qu’en Ecosse (4 800), selon les décomptes de World Rugby, la fédération internationale. Seule l’Angleterre (28 000) fait mieux, comme chez les hommes.

Ce vendredi soir, les éclairages de l’Eirias Park et une pluie continue ont fait fuir les mouettes. Certains spectateurs ont fait le déplacement avec une tenue de circonstance : bérets bleus et drapeaux sur les épaules pour les parents d’Agathe Sochat, talonneuse de Montpellier. A côté d’eux, les parents d’une autre joueuse. Le peu de supporteurs français a réussi à se faire entendre à coups d’« Allez les Bleus ! », déclinaison cocardière du « Go Wales ! » entendu à intervalles très espacés.

Malgré la présence de gardes gallois (« Welsh Guards ») de l’armée britannique, tunique rouge et bonnet noir au moment des hymnes, le XV tricolore a imposé son tempo : déjà deux essais au bout de la 12e minute de jeu. L’un par Pauline Bourdon, après une belle percée de Cyrielle Banet ; l’autre par Caroline Drouin. Logique pour la France, troisième nation mondiale chez les féminines, au regard du classement mensuel de World Rugby et de la fragile opposition galloise.

A Colwyn Bay (Pays de Galles), juste avant le coup d’envoi, le 16 mars.

La Coupe du monde pour horizon

Sur l’ensemble du Tournoi, les Françaises ont également dominé en tribunes ce début d’année 2018. Il y a une semaine, à Grenoble, leur succès serré (18-17) sur l’Angleterre attirait 17 440 spectateurs au stade des Alpes : un record mondial pour un match féminin de rugby, dépassant l’affluence de la finale de la Coupe du monde 2017 entre Anglaises et Néo-Zélandaises, à Belfast.

La Coupe du monde, cet horizon indépassable : six fois sur huit, la France a fini sur le podium, mais jamais encore en finale. Preuve que le niveau européen trouve très vite ses limites et que la principale menace adverse, outre celle des Anglaises, se situe dans le Pacifique.

La tendance pourrait aller s’amplifiant. Déjà cinq fois championnes du monde, les quinzistes néo-zélandaises viennent d’apprendre une bonne nouvelle cette semaine : pour la première fois de leur histoire, elles auront droit à un salaire pour jouer au rugby.

En France, la question du professionnalisme se pose. Seules les joueuses de l’équipe nationale de rugby à 7, variante éligible aux Jeux olympiques, ont pour l’instant le droit à des rémunérations. Joli sujet de réflexion pour Bernard Laporte. Absent ce soir, le président de la Fédération française de rugby était représenté à Colwyn Bay par son vice-président, Serge Simon, venu fouler le terrain avec ce XV victorieux et face aux photographes à la remise du trophée.

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