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Présidentielle russe: l'Ukraine bloque le vote sur son sol

L'Ukraine a averti vendredi qu'elle interdirait aux électeurs russes l'accès aux consulats de leur pays pour voter dimanche lors du scrutin présidentiel

Image d’illustration: un bureau de vote en préparation à Rostov-sur-le-Don, en Russie, le 16 mars 2018. — © SERGEY PIVOVAROV / Reuters
Image d’illustration: un bureau de vote en préparation à Rostov-sur-le-Don, en Russie, le 16 mars 2018. — © SERGEY PIVOVAROV / Reuters

Sur sa page Facebook, le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov a annoncé que la police gardant les représentations diplomatiques russes en Ukraine «à Kiev, Kharkiv, Odessa et Lviv, ne laissera pas les citoyens russes accéder à ces bâtiments pour voter».

Cette décision a été prise en réaction à la «tenue illégale» de l'élection présidentielle russe en Crimée. Des bureaux de vote y seront ouverts notamment dans les villes de Sébastopol et Simféropol.

«Guerre agressive de la Russie»

«Constatant la guerre hybride et agressive de la Russie contre l'Ukraine (...) le ministère ukrainien des Affaires intérieures a jugé impossible de tenir des élections violant les lois de l'Ukraine sur le territoire ukrainien», a déclaré M. Avakov.

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La Russie a dénoncé un peu plus tard une «ingérence» de Kiev dans ses affaires intérieures. «La décision des autorités ukrainiennes de ne pas admettre les citoyens russes dans l'ambassade et les consulats généraux de Russie le jour de l'élection présidentielle ne peut provoquer rien d'autre que l'indignation», a déclaré la diplomatie russe dans un communiqué. «Une ingérence ouverte dans les affaires intérieures de la Fédération de Russie est évidente et risque d'aboutir à une escalade des tensions dans les relations bilatérales», souligne le communiqué.

Election jouée d’avance

L'élection de dimanche aura lieu exactement quatre ans après la ratification de l'annexion de la Crimée par Vladimir Poutine le 18 mars 2014. Elle semble jouée d'avance, faute d'opposition véritable au président russe.

Ce dernier devrait ainsi remporter un quatrième mandat le portant au pouvoir jusqu'en 2024. Son troisième mandat a été marqué par la crise ukrainienne, où le rôle de Moscou a valu à la Russie des sanctions européennes et américaines, notamment pour l'annexion de la Crimée. Moscou est également accusé par Kiev et les Occidentaux de soutenir militairement une rébellion séparatiste dans l'est de l'Ukraine, ce que le Kremlin dément.