Une cagnotte pour libérer Tariq Ramadan atteint 26000 euros en deux jours

Mis en examen pour viols et placé en détention provisoire, l’islamologue avait déjà reçu l’aide d’internautes fin février.

 Tariq Ramadan est visé par trois plaintes pour viols.
Tariq Ramadan est visé par trois plaintes pour viols. LAVIEILLE Philippe/Le Parisien

    Plus de 26 000 euros levés en 48 heures. Une nouvelle cagnotte en ligne a été créée en soutien à l'islamologue Tariq Ramadan, mis en examen et placé en détention provisoire début février pour viols, dont l'un sur personne vulnérable.

    C'est la deuxième opération de ce type. Fin février, près de 107 euros avaient déjà été récoltés par le groupe «Free Tariq Ramadan ». La détention de ce petit-fils du fondateur de la confrérie islamiste des Frères musulmans a suscité un vif émoi parmi une minorité de la communauté musulmane, certains dénonçant un « deux poids, deux mesures », voire un « complot » contre une des rares figures médiatiques de l'islam européen.

    « Nous travaillons dur pour que Tariq Ramadan ait toutes les chances de bénéficier d'un procès équitable, qu'il puisse avoir la meilleure défense possible », peut-on lire dans la présentation de cette campagne hébergée par la plateforme LaunchGood.

    L'intellectuel musulman, qui nie les faits, avait été écroué en banlieue parisienne, la justice craignant une possible fuite, des pressions sur les plaignantes ou une réitération des faits. Début mars, une troisième femme a porté plainte, affirmant avoir subi de multiples viols entre 2013 et 2014 en France, à Bruxelles et à Londres.

    Le groupe de soutien justifie aussi cette cagnotte par sa vive inquiétude sur l'état de santé de l'homme de 55 ans. Depuis le 8 mars, Tariq Ramadan, qui affirme souffrir d'une sclérose en plaques et d'une neuropathie, est hospitalisé à la Pitié Salpétrière (XIIIe arrondissement de Paris).

    Une première expertise avait été réalisée dans l'urgence mi-février à la demande de la cour d'appel de Paris afin qu'elle puisse statuer sur le recours de M. Ramadan contre son placement en détention provisoire. Elle avait conclu que la santé de l'islamologue de 55 ans n'était pas contraire à son maintien sous écrou.

    « La détention préventive dont il fait l'objet n'a aucune raison d'être. Elle a des conséquences dramatiques sur sa santé très fragile, au point où il est hospitalisé en détention », assure les soutiens de Tariq Ramadan. Le délai accordé pour que soit réalisée une nouvelle expertise médicale de l'islamologue suisse a été repoussé au 15 avril, contre la fin mars initialement.