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En Égypte, une pièce de théâtre sur la révolution de 2011 et ses faux espoirs censurée

Les représentations de la pièce de Ahmed El Attar, «Avant la révolution» ont été annulées au Downtown Contemporary Arts Festival , en Égypte. capture d'écran

Les représentations de la pièce Avant la Révolution, mise en scène par Ahmed El Attar devaient débuter ce dimanche dans le cadre du Downtown Contemporary Arts Festival (D-CAF). Mais dans un contexte agité avant l'élection présidentielle, prévue du 26 au 28 mars, la censure en a décidé autrement.

Les représentations d'une pièce de théâtre qui devaient débuter ce dimanche dans le cadre du Downtown Contemporary Arts Festival (D-CAF), événement artistique qui se tient au Caire depuis 2012, ont été annulées à cause de la censure, a annoncé le festival.

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«La troupe Al-Mabad et D-CAF ont le regret d'annoncer que les représentations prévues ce dimanche et demain lundi de la pièce Avant la révolution du metteur en scène Ahmed El Attar ont été annulées», a indiqué D-CAF sur Facebook.

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Les autorités ont exigé la suppression de cinq scènes de la pièce, a souligné le festival. Le metteur en scène a jugé que «cela nuirait à la construction dramatique et à l'œuvre entière et la viderait de son contenu», selon le communiqué. Ahmed El Attar a estimé que la pièce, qui évoque l'Égypte d'avant la révolution de 2011 et les espoirs d'un grand soir qui n'est jamais venu, ne pouvait être représentée sans ces scènes.

La troupe a demandé à la censure de réexaminer sa décision ce lundi en mettant en place une nouvelle commission de visionnage, et exprimé l'espoir que la pièce puisse être autorisée telle quelle et représentée à partir de mardi. Cette annulation de la pièce survient à un moment où les libertés sont de plus en plus étouffées en Égypte, à moins de dix jours du début de l'élection présidentielle, prévue du 26 au 28 mars.

Le président Abdel Fattah al-Sissi, candidat à sa succession, est régulièrement accusé de réprimer les voix dissidentes, et de cibler la presse notamment. En pleine campagne présidentielle, officiellement lancée le 24 février, avec un chef de l'État omniprésent et ne souffrant aucune concurrence véritable, l'étau semble se resserrer.

L'Égypte occupe la 161e place (sur 180 pays) au classement mondial 2017 de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. Au moins 29 journalistes sont emprisonnés dans le pays selon l'ONG.

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