Pologne: un pas vers l'interdiction de l'IVG en cas de malformations du foetus
Une commission du parlement polonais dominé par la droite s'est déclarée favorable ce lundi à un projet de loi interdisant l'IVG en cas de malformations du foetus, alors que la loi en la matière est déjà l'une des plus restrictives en Europe.
Seize membres de la commission de la justice et des droits de l'homme ont voté en faveur du projet du Comité "Stop Avortement" et neuf s'y sont opposés.
Mercredi, le projet doit être soumis à la commission de la politique sociale et de la famille avant d'être envoyé en seconde lecture à la chambre basse.
"Il ne s'agit pas juste d'un texte. Cette loi représente chaque jour la vie de trois êtres humains", a déclaré devant la commission Kaja Godek, animatrice de Stop Avortement, selon laquelle les malformations ont été en 2016 à l'origine de 1.046 - soit 96% - des avortements légaux pratiqués en Pologne.
L'IVG ne serait plus autorisée que dans deux cas
Si le projet est adopté, ce qui est fort probable, l'IVG ne sera plus autorisée que dans deux cas: risque pour la vie ou la santé de la mère et grossesse résultant d'un viol et d'un inceste.
Des organisations féministes et de défense du droit à l'avortement ont protesté dimanche devant les évêchés dans toute la Pologne contre la pression officielle de l'Eglise catholique en faveur de cette initiative.
La proposition est moins restrictive que celle qui avait provoqué en 2016 de grandes manifestations de femmes vêtues de noir dans plusieurs villes de Pologne et avait finalement été rejetée par le Parlement.
Ce texte prévoyait des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour les médecins et autres personnes participant à l'IVG, y compris pour les patientes elles-mêmes, mais autorisait le juge à renoncer à punir ces dernières