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Arnaud Beltrame, le gendarme qui s’est livré en échange des otages du supermarché, est mort

Le lieutenant-colonel de gendarmerie avait été blessé grièvement, vendredi. Avec son décès, le bilan des attaques dans l’Aude s’alourdit à quatre morts.

Le Monde avec AFP

Publié le 23 mars 2018 à 21h55, modifié le 25 mars 2018 à 19h31

Temps de Lecture 3 min.

Le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, à Avranches (Manche), en 2013.

Le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, qui s’était substitué aux otages, vendredi 23 mars lors de l’attaque d’un supermarché à Trèbes, dans l’Aude, a succombé à ses blessures. Il avait 44 ans. Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a annoncé son décès, dans la matinée de samedi, sur Twitter : « Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame nous a quittés. Mort pour la patrie. »

« Jamais la France n’oubliera son héroïsme, sa bravoure, son sacrifice. Le cœur lourd, j’adresse le soutien du pays tout entier à sa famille, ses proches et ses compagnons de la gendarmerie de l’Aude. »

De source judiciaire au Monde, l’autopsie de M. Berltrame réalisée dans le week-end a révélé « une plaie gravissime de la trachée et du larynx par arme blanche ». Des blessures par balles au pied et au bras ont également été découvertes, selon une source proche de l’enquête.

Hommage national

Samedi dans la soirée, l’Elysée a annoncé qu’un hommage national sera rendu en l’honneur de M. Beltrame « qui a fait le don de sa vie pour protéger nos concitoyens ». Avec sa mort, le bilan des attaques commises par Radouane Lakdim s’alourdit à quatre morts et 15 blessés.

Un officier qui « a sauvé des vies et fait honneur à son arme et à notre pays ». C’est en ces termes qu’Emmanuel Macron avait évoqué, vendredi, le lieutenant-colonel Beltrame, qui venait d’être très grièvement blessé. Le chef de l’Etat a réagi samedi matin, déclarant que l’officier était « tombé en héros » et méritait « respect et admiration de la nation tout entière ». Le gendarme a fait « preuve d’un courage et d’une abnégation exceptionnels », a ajouté Emmanuel Macron. « Son héroïsme marquera nos mémoires à jamais », a de son côté réagi le premier ministre Edouard Philippe sur Twitter.

Le frère du gendarme, Cédric Beltrame, a déclaré samedi sur RTL qu’Arnaud Beltrame était « parti en héros et c’est la réalité aujourd’hui », « ce qu’il a fait, ça va au-delà de l’engagement de son métier ».

Le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, a condamné samedi l’assassinat « odieux et lâche » d’Arnaud Beltrame, un acte qui, selon lui, « vient une fois de plus jeter l’opprobre sur toute une communauté qui se bat chaque jour pour se prémunir contre les propagateurs de la haine », a-t-il écrit dans un communiqué.

« Acte d’héroïsme »

Alors que Radouane Lakdim venait d’abattre deux personnes, le lieutenant-colonel Beltrame « a fait le choix, au péril de sa vie, de prendre la place des otages retenus à l’intérieur du supermarché », avait expliqué la veille le procureur de la République de Paris, François Molins, lors d’une conférence de presse.

Le gendarme « avait laissé son téléphone ouvert sur la table (…) et c’est lorsque nous avons entendu les coups de feu que le GIGN est intervenu », abattant l’auteur de l’attaque qui se réclamait de l’organisation Etat islamique (EI), avait auparavant détaillé M. Collomb. « Un acte d’héroïsme comme en sont coutumiers les gendarmes, les policiers qui s’engagent au service de la nation », a-t-il précisé. Quelques instants plus tard, alors qu’il sortait de l’hôpital où Arnaud Beltrame était soigné, M. Collomb a ajouté que l’acte de l’officier « méritait la reconnaissance de la nation ».

Participant à un exercice simulant une tuerie de masse

Nommé adjoint au commandement du groupement de gendarmerie de l’Aude en 2017, Arnaud Beltrame avait été commandant de compagnie au sein de la Garde républicaine et avait assuré la sécurité du palais de l’Elysée pendant quatre ans. En 2010, il avait pris le commandement de la compagnie d’Avranches (Manche) jusqu’en 2014, avant de devenir conseiller auprès du secrétaire général du ministère de l’écologie. Il a accédé au rang de lieutenant-colonel en 2016.

Comme l’a rappelé Emmanuel Macron samedi, Arnaud Beltrame était « sorti major de sa promotion de l’Ecole militaire de Saint-Cyr Coëtquidan » en 1999, ses supérieurs « notant en lui un militaire qui “se bat jusqu’au bout et n’abandonne jamais” ». Il était également sorti « major », en 2001, de l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale.

Le président de la République a aussi souligné qu’« en 2003, il fit partie des sept candidats sur 80 retenus pour intégrer le GSIGN [actuel GIGN] ». « Chuteur opérationnel, il fut déployé en Irak en 2005 où il fut décoré de la croix de la valeur militaire avec citation à l’ordre de la brigade », précise encore le communiqué de l’Elysée. L’officier, marié sans enfant, était décoré de l’ordre national du mérite.

En décembre 2017, il avait participé à un exercice simulant une tuerie de masse dans un supermarché, selon le quotidien régional La Dépêche du Midi, qui l’avait suivi ce jour-là. Les forces de l’ordre procèdent régulièrement à ce type d’entraînement pour améliorer leur mode d’intervention en cas d’attentat.

Le Monde avec AFP

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