Religion

La longue marche de l'Amitié judéo-chrétienne

L'association est née en 1948, dans l'indifférence du monde catholique. L'historien juif Jules Isaac en sera l'ardent promoteur et nouera le dialogue entre judaïsme et christianisme.
Philippe Clanché
Publié le 21/03/2018 à 00h00, mis à jour le 12/04/2018 à 16h25 • Lecture 6 min.
© Gianpaolo Pagni pour La Vie 

© Gianpaolo Pagni pour La Vie  • GIANPAOLO PAGNI POUR LA VIE

L'aventure intellectuelle et spirituelle dont on célèbre l'anniversaire cette année doit beaucoup à l'opiniâtreté d'un homme. Né en 1877, Jules Isaac est issu d'une lignée de juifs lorrains patriotes. Agrégé d'histoire, il participe à la célèbre collection de manuels Malet et Isaac (et poursuivra seul le travail, après la mort d'Albert Malet au front en 1915). Marqué par sa rencontre avec Charles Péguy, il devient dreyfusard, non par solidarité religieuse, mais par refus de l'injustice. En 1940, Jules Isaac est révoqué par Vichy. Sa femme, deux de ses enfants et son gendre sont arrêtés en 1943. Seul son fils reviendra.

Les masses populaires ont toujours été favorables à Jésus. C'est le clan des bien-pensants, des dévots, des prélats collaborateurs qui l'a persécuté.

Dès lors, ce juif non pratiquant, qui a découvert les Évangiles en 1942, consacre tout son temps à une cause : le changement du regard chrétien sur Israël. Et ce « en historien, nullement en théologien ». « La vérité, d'après les données dont on dispose, celles des Évangiles, est qu'il n'y a pas eu de refus d'Israël devant Jésus, écrit-il en 1945 à André Chouraqui. Dans la mesure où elles ont connu Jésus, les masses populaires lui ont toujours été favorables. C'est le clan des bien-pensants, des dévots, des prélats collaborateurs qui l'a persécuté et finalement livré au supplice romain. »

la pédagogie et la rencontre

Ses propositions constituent la base de la conférence de Seelisberg (Suisse, été 1947). Les 70 personnalités catholiques, protestantes et juives présentes s'engagent à faire reconnaître aux chrétiens que Jésus, comme ses premiers disciples, était juif, et qu'il convient « d'éviter de considérer les juifs comme collectivement et exclusivement responsables de la mort

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Article paru dans :

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Edition du 22 mars 2018 (N°3786)

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