Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Arrestation d’un gourou américain qui marquait ses esclaves sexuelles

Keith Raniere est soupçonné d’avoir entretenu un cercle de 15 à 20 femmes sous influence. Il est poursuivi pour trafic sexuel, association de malfaiteurs et menaces.

Le Monde avec AFP

Publié le 27 mars 2018 à 02h26, modifié le 27 mars 2018 à 08h09

Temps de Lecture 2 min.

Arrêté dimanche au Mexique puis extradé vers les Etats-Unis, le gourou présumé d’une secte qui entretenait pour son propre compte un réseau d’esclaves sexuelles doit être présenté à la justice mardi 27 mars. Agé de 57 ans, Keith Raniere faisait marquer ses victimes par brûlure.

Il a fondé en 1998 une organisation baptisée Executive Success Program (ESP), qui tenait des séries d’ateliers dont le but officiel était de « réaliser le potentiel humain » des participants. En 2003, il a créé une deuxième entité – Nxivm – qui chapeautait ESP, selon le document de la plainte déposée à la mi-février par le ministère public devant un tribunal fédéral de Brooklyn (New York).

Selon ce document, les participants aux sessions de formation acceptaient de payer jusqu’à 5 000 dollars par ateliers de cinq jours et se retrouvaient, le plus souvent, endettés, au point de devoir travailler pour Nxivm pour rembourser leur dû. Sise à Albany, capitale de l’Etat de New York, l’organisation a ouvert des centres dans plusieurs villes de Etats-Unis, du Canada, du Mexique et en Amérique centrale.

Marquage et « garantie »

M. Raniere est soupçonné, dès les débuts d’ESP, d’avoir entretenu un cercle de 15 à 20 femmes sous influence, avec lesquelles il avait des relations sexuelles. En 2015, il aurait créé une organisation parallèle pyramidale, baptisée « DOS ». Celle-ci comprenait des « esclaves » et des « maîtres ». Tous les membres étaient des femmes. Parmi les missions des « esclaves », figurait notamment l’obligation d’avoir des rapports sexuels avec Keith Raniere lorsque cela leur était demandé.

Avant d’être acceptées au sein de la structure, les femmes devaient fournir une « garantie » – c’est-à-dire divers éléments compromettants pour elles-mêmes, photos, lettres, ou documents –, que l’organisation se réservait le droit de rendre publics si elles quittaient DOS. Elles devaient aussi subir un « marquage », qui consistait à tracer sur la peau des lettres, souvent les initiales de M. Raniere, à l’aide d’un stylo à cautériser qui brûlait les chairs. La victime était maintenue immobile par d’autres femmes et chaque séance était filmée.

Après la défection de plusieurs membres et la publication d’un long article dans le New York Times, en octobre, le gourou présumé s’est enfui au Mexique. Il a été interpellé dimanche dans une villa luxueuse de la station balnéaire Puerto Vallarta.

Il est poursuivi pour trafic sexuel, association de malfaiteurs et menaces. S’il est reconnu coupable, Keith Raniere risque, au minimum, quinze ans de prison, et encourt jusqu’à la réclusion à perpétuité. Selon l’article du New York Times, environ 16 000 personnes auraient suivi les formations d’ESP ou Nxivm depuis 1998.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.