Santé. Neuf médecins estiment que "le vin a encore gagné"

Pour neuf médecins, dont la pneumologue brestoise Irène Frachon, les mesures contre l'alcoolisme présentes dans le plan de prévention santé annoncé ce lundi par le gouvernement ne sont que "cosmétiques".

Irène Frachon est l'une des signataires de ce communiqué. (Photo Catherine Le Guen)
Irène Frachon est l'une des signataires de ce communiqué. (Photo Catherine Le Guen) (BST - T114A Catherine Le Guen)

Le plan de prévention santé annoncé ce lundi par le gouvernement se limite, contre l'alcoolisme, à des mesures "cosmétiques", déplorent neuf médecins, qui estiment que "le vin a encore gagné". "L'alcool tue davantage en France que les armes à feu aux États-Unis (49.000 morts par an contre 33.000)", écrivent ces médecins dans un communiqué. Or d'après eux les mesures proposées sont "cosmétiques, bien en deçà de la gravité du problème". 

"La seule mesure de prévention concernant l'alcool est l'augmentation de la taille du pictogramme pour les femmes enceintes", notent-ils, ce qui "ne suffira pas à faire évoluer favorablement la situation". Ces médecins auraient voulu que la formule "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé" soit remplacée par "l'alcool nuit à la santé", et que le gouvernement dénonce tous les "messages trompeurs" sur la modération ou l'éducation à boire. 

"Il est temps de proposer un Plan national alcool"

Ils proposent aussi d'informer les consommateurs sur les calories, le sucre et les quantités d'alcool pur, d'instaurer "une taxe sur les boissons alcoolisées en fonction du nombre de grammes d'alcool pur", ou encore "un coup d'arrêt au contournement incessant de la Loi Evin par les marques alibis, et le sponsoring déguisé des manifestations sportives ou culturelles". "Il est encore temps de proposer un Plan national alcool", d'après eux, et "son contenu permettra de juger si la prévention reste la priorité annoncée par le président de la République ou si les intérêts du lobby alcoolier prévalent encore". 

Ces mêmes médecins signaient le 5 mars dans Le Figaro une tribune intitulée "Vu du foie, le vin est bien de l'alcool". Emmanuel Macron avait confié le 22 février boire "du vin le midi et le soir" et assuré qu'il n'y aurait sous sa présidence "pas d'amendement pour durcir la loi Évin", qui restreint la publicité pour les boissons alcoolisées. 

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Les signataires sont le Pr Michel Reynaud, président du Fonds action addiction, les président et vice-président de l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) Nicolas Simon et Bernard Basset, Irène Frachon (pneumologue à Brest), Catherine Hill et Serge Hercberg (épidémiologistes), Amine Benyamina (psychiatre, addictologue), Albert Hirsch (Ligue contre le cancer) et Gérard Dubois (Académie de médecine).

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