Le plan de la RATP pour éradiquer les bus diesel d’ici à 2025

Alors que la qualité de l’air à Paris obnubile depuis quelques jours les responsables politiques, le PDG de la RATP, Pierre Mongin, n’a pas boudé son plaisir ce lundi en détaillant lors de la présentation des résultats annuels du groupe son plan pour ne plus utiliser un seul bus 100 % diesel d’ici à 2025.

Onze ans pour passer au « tout écologique », cela peut sembler un tantinet longuet, mais cela reste très ambitieux au vu de l’ampleur du parc à renouveler : la RATP utilise 4.500 bus, qui carburent pour la quasi-totalité d’entre eux au gazole, et l’entreprise a même confirmé fin 2013 une commande antérieure de 300 véhicules diesel. « Mais à partir de décembre, nous n’achèterons plus que des bus hybrides », promet Pierre Mongin. Et ce jusqu’en 2017.

Ensuite, le Syndicat des transport d’Ile-de-France (Stif), principal financeur de la RATP, aura le choix entre plusieurs scénarios. Il lui faudra arbitrer entre l’amortissement des bus hybrides jusqu’au terme de leur durée de vie, ou bien leur remplacement anticipé par des bus 100 % électrique. C’est cette option que privilégie Pierre Mongin : « Si tout se passe bien dans mon plan, on lance en 2017 les appels d’offres massifs pour les bus tout-électrique ».

Accord de coopération avec EDF

Pour préparer cette échéance, la RATP va signer dans les prochains mois un accord de coopération avec EDF. Surtout, elle vient de lancer un appel d’offres afin de lancer rapidement quatre lignes « 100 % électriques », ce qui permettra de tester en condition réelle quatre technologies différentes, sur un total d’environ 80 bus. Le retour d’expérience en termes d’autonomie et de maintenance doit permettre de sélectionner la technologie la plus éprouvée.

Sur ce chapitre, « la réussite d’Autolib’ sur les batteries sèches m’intéresse énormément », glisse Pierre Mongin. A l’inverse, les essais effectués récemment sur un bus de fabrication chinoise n’ont pas convaincu : « La taille de la batterie réduisait de moitié le nombre de places pour les passagers ». En parallèle à l’électrique, la RATP ambitionne également de faire circuler 20 % de ses bus au gaz renouvelable, là encore à l’horizon 2025.

Un coût non précisé

Cette ambition écologique a un prix, Pierre Mongin en convient, même si il ne le chiffre pas. Sa demande aux industriels est d’ailleurs que le prix d’un bus électrique « rejoigne le plus vite possible le prix d’un bus standard diesel ». L’appel d’offres d’un opérateur majeur comme la RATP devrait les y aider, plaide-t-il.

En regard, Pierre Mongin souligne les bénéfices attendus pour l’environnement, mais aussi pour l’image de la capitale : « Si Paris décide d’éradiquer les bus diesel, de très nombreuses capitales suivront, j’en ai la conviction. Ce plan bus sera le marqueur urbain du Grand Paris et de l’Ile-de-France, comparable à ce qu’a été le Velib à une autre époque ». C’est aussi, pour un PDG en quête de reconduction (son mandat s’achève fin juillet), un beau projet pour convaincre le gouvernement de le maintenir à son poste.