L'ambassadeur d'Arabie saoudite à Washington, le prince Khaled ben Salmane ben Abdelaziz, l'un des fils du monarque saoudien, a accusé mardi le "régime iranien" d'avoir assassiné l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, tué dans un attentat à la bombe le 14 février 2005 à Beyrouth.
"L'histoire de l'Iran est marquée par les tueries et les destructions. Ce régime a organisé et exécuté des opérations terroristes à Buenos Aires en 1994 et les attentats à la bombe contre Khobar en 1996, ainsi que les explosions à Riyad en 2003", a affirmé le prince Khaled sur sa page Twitter.
"Le régime iranien a tenté d'assassiner le ministre des Affaires étrangères (saoudien) ici à Washington, et il a assassiné (l'ex-)Premier ministre libanais Rafic Hariri. Il a également assassiné ses détracteurs dans les capitales européennes et a assuré les armes et le financement aux organisations terroristes", a-t-il poursuivi.
Rafic Hariri, Premier ministre sunnite du Liban jusqu'à sa démission en octobre 2004, a été tué en février 2005, lorsqu'un kamikaze a fait exploser une camionnette remplie d'explosifs à côté de son convoi blindé sur le front de mer de Beyrouth.
Les deux principaux accusés sont Moustapha Badreddine, décrit comme le "cerveau" de l'attentat par les enquêteurs, mort depuis, et Salim Ayache, accusé d'avoir été à la tête de l'équipe qui a mené l'attaque. Hassan Oneissi et deux autres suspects sont accusés d'être leurs complices. Ils sont tous présumés membres du Hezbollah, qui est soutenu militairement et financièrement par l'Iran.
Début mars, le tribunal des Nations unies créé pour juger les responsables de la mort de Rafic Hariri avait rejeté une requête demandant l'acquittement de Hassan Oneissi jugé par contumace avec les trois autres suspects.
Les deux grandes puissances rivales arabe et perse du Moyen-Orient, le royaume saoudien et la République islamique d'Iran, se disputent depuis des décennies le leadership régional. Elles se posent chacune comme le défenseur d'un des deux grands courants de l'islam, le sunnisme pour l'Arabie saoudite et le chiisme pour l'Iran.
Début mars 2016, le Hezbollah, accusé de servir de tête de pont à l'Iran, est classé "terroriste" par les monarchies arabes du Golfe.
Et en novembre 2017, c'est depuis Riyad que le Premier ministre libanais Saad Hariri annonce sa démission, accusant le Hezbollah et l'Iran de "mainmise" sur le Liban. Saad Hariri est depuis rentré à Beyrouth et est revenu sur sa démission.
En avril 2017, le prince Khaled ben Salmane ben Abdelaziz, pilote de l'armée de l'air, avait été nommé ambassadeur à Washington en remplacement du prince Abdallah ben Fayçal ben Turki. Le prince Khaled, a effectué des missions aériennes dans le cadre de la coalition internationale contre le groupe État islamique en Irak et en Syrie, selon Salman al-Ansari, président du Saudi American Public Relation Affairs Committee (SAPRAC).
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11 h 29, le 28 mars 2018