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Laurent Wauquiez : trois mois après, on cherche toujours son contre-gouvernement

En janvier, Laurent Wauquiez devait constituer un "shadow cabinet" pour répondre aux ministres d'Emmanuel Macron. Trois mois plus tard, le projet est toujours en jachère chez Les Républicains.

Gaël Vaillant , Mis à jour le
Officiellement, Laurent Wauquiez compose toujours son contre-gouvernement.
Officiellement, Laurent Wauquiez compose toujours son contre-gouvernement. © Abaca

Il y a trois mois, lors de son accession à la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez disait souhaiter en interne un "shadow cabinet", un "gouvernement fantôme" dans lequel chacun des responsables du parti se serait vu attribuer les dossiers d'un ministre d'Emmanuel Macron . Le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes souhaitait même dévoiler fin janvier ce contre-gouvernement, calqué sur celui d'Edouard Philippe, à l'occasion du congrès du parti. Trois mois plus tard, aucune nouvelle de cette instance. "Le projet est toujours d'actualité, mais le calendrier n'est pas arrêté", explique-t-on au siège des Républicains. "En fait, ce n'est pas encore calé", complète-t-on dans l'entourage de Laurent Wauquiez.

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Pourtant, début janvier, les rumeurs allaient bon train autour de ce "shadow cabinet". Plusieurs médias avaient même listé les potentiels membres de ce contre-gouvernement, qui aurait fait la part belle aux quadras spécialisés dans des domaines précis (Guillaume Larrivé sur la sécurité, Olivier Marleix sur l'immigration, Gil Avérous sur les collectivités entre autres) et à la nouvelle génération d'élus LR (les trentenaires Aurélien Pradié, Pierre-Henri Dumont, Emilie Bonnivard…). "Chaque membre de ce 'shadow cabinet' aura la responsabilité de concevoir de nouvelles propositions concrètes", expliquait alors au JDD  Geoffroy Didier, le secrétaire général délégué du parti chargé du porte-parolat.

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Le "shadow cabinet", une fausse bonne idée?

Et depuis? Rien. "Ce n'est pas vraiment une urgence", résume-t-on en interne. "Honnêtement, je ne sais pas si un 'shadow cabinet' existera sous cette forme, estime le maire de Châteauroux Gil Avérous. La plupart d'entre nous ont déjà été chargés de missions, comme moi qui vais coordonner le réseau des maires." Dans L'Yonne républicaine début mars, le député Guillaume Larrivé évacuait aussi l'idée : "Le 'shadow cabinet', ce n'est pas dans la culture française et ce n'est pas le bon tempo. Le sujet des Républicains en 2018, ce n'est pas de constituer un contre-gouvernement mais de préparer, en équipe, un vrai projet pour la France."

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Peut-être Laurent Wauquiez a-t-il finalement rejoint l'avis du parlementaire? Le principe du "shadow cabinet" a souvent été une fausse bonne idée en France. La composition de celui du FN en 1998 a été l'un des éléments déclencheurs de la guerre Jean-Marie Le Pen-Bruno Mégret. Le "shadow cabinet" créé en 2000 par Michèle Alliot-Marie au RPR a été une expérience de courte durée, les autres forces de l'opposition de droite (Démocratie libérale et UDF) refusant d'y participer. Ceux du MoDem en 2010 ou de l'UDI en 2013 n'ont jamais eu de visibilité au-delà de leur réunion inaugurale. Seule la création d'un contre-gouvernement socialiste autour de Jean-Marc Ayrault en 2007, malgré des querelles internes très vives, a vu accéder plusieurs de ses membres à des ministères dont ils travaillaient les dossiers. Mais, à l'époque, le PS n'avait pas de grandes difficultés à se présenter en opposant n°1 à la politique du président Sarkozy. Aujourd'hui, Les Républicains peinent encore à rendre audible leur riposte face à Emmanuel Macron.

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