Dans une déclaration à L’Obs qui affirme avoir trouvé sa fiche d’agente secrète, la psychanalyste, linguiste et femme de lettres française Julia Kristeva a nié, mercredi 28 mars, avoir été membre des services de renseignement bulgares à l’époque communiste.
Cette allégation n’est « pas seulement grotesque et fausse », mais « diffamatoire », déclare à l’hebdomadaire la femme de lettres d’origine bulgare. Aujourd’hui âgée de 76 ans, Julia Kristeva a beaucoup œuvré à promouvoir la cause de la liberté des femmes dans le monde et elle affirme : « Quelqu’un veut me nuire. »
L’Obs explique que cette fiche était ressortie des archives, car Julia Kristeva avait cherché à travailler pour une revue bulgare, Literaturen Vestnik (Le Journal littéraire), ce qui l’a soumise à des vérifications obligatoires pour « tout journaliste né avant 1976 ».
« Sabina »
Le magazine publie sur son site Internet ce document, où il est précisé qu’elle a été recrutée en juin 1971 sous le pseudonyme de « Sabina ». Julia Kristeva avait immigré en France en 1966 pour ses études. Les documents rendus publics à Sofia ne disent pas combien de temps a duré cette collaboration, ni si elle a entraîné une quelconque rémunération.
Au plus fort du pouvoir communiste en Bulgarie, et jusqu’en 1989, les services secrets de ce pays entretenaient de par le monde un réseau de 100 000 agents et informateurs, en étroite collaboration avec le KGB soviétique.
Devenue française après son mariage avec l’écrivain Philippe Sollers, Julia Kristeva est une figure de la vie intellectuelle ; elle a signé un œuvre abondant qui touche à la littérature, à la psychanalyse, à la linguistique et à la sémiotique.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu