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Mort de Mireille Knoll : ses meurtriers présumés sortaient de prison

La justice s’est notamment appuyée sur les déclarations des deux mis en examen pour retenir la circonstance aggravante d’antisémitisme.

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Publié le 29 mars 2018 à 06h40, modifié le 29 mars 2018 à 11h13

Temps de Lecture 3 min.

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La porte de l’appartement où vivait Mireille Knoll, le 27 mars, quatre jours après son assassinat, à Paris.

Cinq jours après la découverte du corps de Mireille Knoll, une retraitée modeste de 85 ans de confession juive, retrouvée lardée de onze coups de couteau et partiellement calcinée à son domicile parisien, vendredi 23 mars, l’enquête permet désormais d’en savoir plus sur le profil de ses meurtriers présumés, mis en examen pour « homicide volontaire à raison de l’appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion », et sur leurs motivations. Des éléments sensibles, alors que la justice a décidé de retenir la piste antisémite.

A ce stade des investigations, selon une source proche du dossier, il apparaît ainsi que les deux jeunes hommes, âgés de 21 et 27 ans, sortaient de prison. Le principal suspect, Yacine M., 27 ans, avait été condamné, en mars 2017, à deux ans de prison dont quatorze mois avec sursis mis à l’épreuve pour agression sexuelle sur la fille mineure de l’aide à domicile de Mireille Knoll. A ce titre, il a pu retrouver la liberté en septembre 2017.

Les suspects se rejettent la responsabilité des faits

A sa sortie de prison, un suivi a bien été mis en place, d’autant qu’il avait déjà un antédécent pour agression sexuelle. Trois jours après sa libération, Yacine M. avait ainsi vu le juge d’application des peines. Peu de temps après, il avait aussi rencontré l’agent du service pénitentiaire d’insertion et de probation. Il était toutefois visé par une interdiction de paraître dans l’immeuble de Mireille Knoll. Interdiction qui n’a donc pas été respectée.

Le cas de son ami de 21 ans, Alex C., est similaire. Ce dernier était sorti de prison mi-janvier, après y avoir passé un peu moins d’un an. Une période d’incarcération correspondant à un cumul de peines pour différents vols et dégradations. Depuis sa remise en liberté, il était en sursis avec mise à l’épreuve et avait une interdiction de paraître dans le 11e arrondissement de Paris, où habitait la vieille dame.

En principe, les deux jeunes gens n’auraient donc jamais dû se croiser sur les lieux du drame. Mais pour que les interdictions de paraître soient efficaces, il faut une fine collaboration entre justice et services de police. Or les juges de l’application des peines sont souvent débordés, et les policiers de quartier n’ont pas toujours le temps matériel de s’assurer que tous les individus leur étant signalés respectent bien leurs obligations.

Yacine M. et son complice présumé nient les actes qui leur sont reprochés. Ils assument leur présence dans l’appartement de Mireille Knoll, le 23 mars, mais se rejettent mutuellement la responsabilité des violences sur celle qui a échappé à la rafle du Vel’ d’Hiv en 1942. C’est néanmoins sur leurs déclarations que s’est en grande partie appuyée la justice pour retenir la circonstance aggravante d’antisémitisme, avec l’hypothèse privilégiée aujourd’hui par les enquêteurs d’un vol qui aurait mal tourné.

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