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Le flot de migrants augmente au Québec, les centres d'accueil sont débordés

Une famille de quatre migrants avec des valises marchant à l'extérieur pour traverser la frontière entre le Canada et les États-Unis.

Des migrants traversant la frontière entre le Canada et les États-Unis en février 2018

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le nombre de migrants qui passent la frontière entre les États-Unis et le Québec cet hiver a plus que triplé par rapport à pareille date l'an dernier, ce qui complique le travail des centres d'accueil, déjà débordés.

Un reportage de Catherine Kovacs

Malgré le froid et la neige, 1486 demandeurs d'asile ont franchi la frontière au Québec en février 2018 et ont été interceptés par la GRC, en provenance des États-Unis, comparativement à 452 en 2017.

La situation était similaire en janvier, soit 1458 personnes arrivées au Québec, alors que leur nombre n'était que de 245 à la même date l’an dernier.

Un total en deux mois de 2944 migrants, seulement au Québec, alors que le Canada en a accueilli 3082.

De plus, le nombre de migrants continue à augmenter; ils étaient une cinquantaine à traverser la frontière par jour cet hiver et auraient été plus de 80 ces dernières semaines. L'Agence des services frontaliers du Canada estime que les chiffres vont exploser au printemps.

Ces migrants proviennent en majorité du Nigeria, de la République du Congo, du Soudan, du Pakistan et même de la Tunisie et de la Roumanie.

La situation de plusieurs milliers de migrants aux États-Unis est incertaine depuis la révocation par le président Donald Trump du programme de protection temporaire pour les ressortissants de certains pays, dont Haïti et le Salvador.

Le président américain s’est également montré très critique face à l’accueil de migrants en provenance de pays africains.

Pression sur les centres d’aide

Ce flot continu de migrants qui va en augmentant crée des situations difficiles pour les centres d'accueil qui sont déjà débordés.

C'est le cas de l'organisme Le Pont, mis en place il y a six mois par l'archevêché de Montréal, qui récupère le trop-plein d'autres centres, comme celui du Programme régional d'accueil et d'intégration pour les demandeurs d'asile (PRAIDA) et La Maisonnée.

« Ils nous appellent tous les jours et plusieurs fois par jour, précise Arthur Durieux, gestionnaire de projets. Ils ont des centaines de familles à placer, mais on n'a plus de place. »

Arthur Durieux assis dans son bureau lors d'une entrevue avec la journaliste.

Arthur Durieux, gestionnaire de projets pour l'organisme Le Pont

Photo : Radio-Canada

Le Pont compte 11 chambres et peut accueillir 22 personnes. Les migrants peuvent y rester un mois, le temps de se trouver un appartement.

Les administrateurs de l'organisme cherchent d’ailleurs à agrandir leur centre.

« On ne sait pas [où se retrouvent les personnes refoulées], précise Arthur Durieux. On espère surtout que ça ne se transforme pas en itinérance.

Plus le printemps approche, plus le monde s'énerve à droite et à gauche. On manque de places partout.

Une citation de Arthur Durieux, de l'organisme Le Pont

La directrice de PRAIDA, Francine Dupuis, précise que si ces migrants ne les rappellent pas, ils les perdent de vue.

Querelle entre Québec et Ottawa

Rappelons que le ministre de l'Immigration du Québec, David Heurtel, a réclamé plus d'argent à Ottawa le 21 mars dernier, pour répondre aux besoins de plus en plus grands. Une demande qui a été refusée.

Son homologue fédéral Ahmed Hussein a fait savoir de son côté que le gouvernement fédéral en faisait déjà beaucoup.

Il a rappelé qu'Ottawa avait prévu 173 millions de dollars dans son dernier budget pour gérer les arrivées irrégulières à la frontière, mais M. Heurtel demande qu'Ottawa revoie complètement le système afin de réduire les délais et intégrer plus rapidement ces nouveaux arrivants.

L'été dernier, le stade olympique de Montréal avait été utilisé pour accueillir le flot de migrants haïtiens, également en provenance des États-Unis.

Une centaine de soldats des Forces armées canadiennes avait aussi été déployés au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle pour installer un campement temporaire.

Pour l’instant, on ne sait pas si de telles mesures seront mises en place pour faire face à cette autre vague de migrants au Québec.

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