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Israël suspend l'application d'un accord avec l'ONU sur les migrants africains


Des migrants africains protestent dans un centre de détention, dans le désert du Negev, en Israël, le 22 février 2018.
Des migrants africains protestent dans un centre de détention, dans le désert du Negev, en Israël, le 22 février 2018.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé lundi soir suspendre l'application de l'accord conclu avec l'ONU pour la réinstallation de migrants africains vivant en Israël dans des pays occidentaux tel qu'il avait été présenté plus tôt dans la journée.

"J'ai décidé de suspendre l'application de cet accord et d'en repenser les termes", a écrit M. Netanyahu sur sa page Facebook, affirmant avoir été attentif aux critiques contre cet accord qui devait voir 16.250 migrants soudanais et erythréens rejoindre des pays occidentaux.

Dans le cadre de cet accord, Israël s'engageait aussi "à donner le statut de résident temporaire" pour chaque migrant quittant le pays, avait précisé M. Netanyahu avant de revenir sur ce compromis.

>> Lire aussi : L'Italie nie être concernée par l'accord d'accueil de migrants avec Israël

M. Netanyahu a assuré qu'il allait rencontrer des habitants du quartier sud de Tel-Aviv, où vivent la majorité des Soudanais et Erythréens concernés, qui avaient exprimé plus tôt leur mécontentement de cet accord qui laissait au moins 16.000 migrants en Israël.

"Je suis attentif aux critiques et je vais rencontrer vos représentants demain matin", affirme M. Netanyahu dans son message destiné à ces habitants.

Selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, l'accord prévoyait que les autorités israéliennes "mettent au point des programmes pour encourager les demandeurs d'asile erythréens et soudanais à déménager des quartiers sud de Tel-Aviv".

Le HCR rappelait qu'il s'était inquiété d'un plan précédent du gouvernement israélien d'expulsion de ces demandeurs d'asile y compris vers des pays tiers.

Le Premier ministre israélien a détaillé les raisons de l'échec de ce plan gouvernemental consistant à expulser vers un pays tiers.

Ce pays tiers, le Rwanda, cité pour la première fois de manière officielle par les autorités israéliennes, a refusé d'accueillir des "clandestins africains" en provenance d'Israël, selon M. Netanyahu.

Par ailleurs, plusieurs ministres ont fait savoir qu'ils étaient opposés à l'accord avec l'ONU dont ils n'ont pas été informés avant le communiqué du bureau du Premier ministre plus tôt dans la journée.​>> Lire aussi : Des migrants africains menacés d'expulsion entament une grève de la faim en Israël

L'Italie citée par M. Netanyahu comme un pays de réinstallation avait aussi indiqué ne pas être concernée par cet accord.

Selon les autorités israéliennes, 42.000 migrants africains, vivent en Israël, dont la moitié --des femmes et des enfants-- n'étaient pas menacés par le plan d'expulsion.

Ces migrants sont arrivés majoritairement après 2007 à partir du Sinaï égyptien. La frontière, à l'époque poreuse, avec l'Egypte a depuis été rendue quasiment hermétique. Ils se sont installés en nombre dans des quartiers pauvres de Tel-Aviv.

Avec AFP

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