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Pollution présumée à l'acide chez ArcelorMittal Florange : un nouveau témoin affirme que c'était "régulier"

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Dans l'affaire de la pollution présumée à l'acide chez ArcelorMittal à Florange, un nouveau témoin affirme que le déversement de produits toxiques dans le crassier de l'usine sidérurgique était une pratique "régulière". Yvan a travaillé pendant 6 ans dans 2 entreprises sous-traitantes en Moselle.

Un déversement d'acide selon Yvan qui a pris cette photo sur le crassier d'ArcelorMittal Florange
Un déversement d'acide selon Yvan qui a pris cette photo sur le crassier d'ArcelorMittal Florange

Dans l'affaire de la pollution présumée à l'acide chez ArcelorMittal à Florange, un nouveau témoignage vient étayer les accusations du lanceur d'alerte, le chauffeur intérimaire Karim Ben Ali. Ce dernier affirme, vidéo à l'appui, que son employeur, l'entreprise Suez sous-traitante d'Arcelor, lui a demandé de déverser un produit toxique dans le crassier de l'usine sidérurgique au lieu de le retraiter en centre spécialisé. France Bleu Lorraine avait révélé sa vidéo en juillet dernier, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Thionville, elle est toujours en cours.  

La première fois que j'ai vu ça, ça m'a tellement choqué, j'ai pris des photos"

Photo prise par Yvan en 2004 sur le crassier d'ArcelorMittal à Florange
Photo prise par Yvan en 2004 sur le crassier d'ArcelorMittal à Florange

Yvan a travaillé de 2004 à 2010 dans deux entreprises en Moselle chargées du recyclage de déchets industriels. Il affirme lui aussi avoir assisté à des déversements de produits toxiques sur le crassier d'ArcelorMittal à Florange : "On avait des rétentions d'acide, acide souillé, acide neutralisé, des chargements de 5-6 m3 de pompage. On allait dépoter ça au crassier par la suite. La 1er fois que j'ai vu ça, on ouvre les vannes et tout va bien...ça m'a tellement choqué que j'ai pris des photos, je me suis dit, ça m'étonnerait que ce soit logique". 

Un m3 d'acide, c'est entre 1.300 et 1.700 euros le coût de retraitement

Sans être une pratique courante, c'était régulier, "jusqu'à plusieurs m3 par semaine", dit cet ancien salarié de Malezieux puis Sanest Suez. L'une des raisons de court-circuiter le centre de retraitement : faire des économies. "Plusieurs m3 font quand même des sommes d'argent. Un m3 d'acide, c'est entre 1.300 et 1.700 euros le coût de retraitement. Donc quand on a affaire à des dizaines de m3, ça peut être intéressant", avance Yvan. 

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Il n'a donc pas été étonné par la vidéo du chauffeur intérimaire Karim Ben Ali qui dénonce une pollution à l'acide sur le crassier de l'usine sidérurgique : "Pas surpris du tout. Moi je trouve qu'il est vachement courageux. Il a eu le courage de faire ce qu'on n'a pas eu le courage de faire nous, peut-être". 

Photo prise par Yvan en 2004 sur le crassier d'ArcelorMittal à Florange
Photo prise par Yvan en 2004 sur le crassier d'ArcelorMittal à Florange

Lui aussi a été auditionné dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte après la médiatisation de l'affaire. Le seul à s'exprimer, après le lanceur d'alerte.

Yvan est le seul à s'exprimer sur ce dossier après Karim Ben Ali
Yvan est le seul à s'exprimer sur ce dossier après Karim Ben Ali © Radio France - Cécile Soulé

Dans le documentaire "Pollution : Alertes citoyennes sur le net", diffusé lundi 2 avril sur la chaîne Planète +, le journaliste Pedro Brito Da Fonseca a a réalisé notamment lui-même des prélèvements sur le crassier.  Des prélèvements analysés par un laboratoire qui vont dans le sens, dit-il, d'une pollution à l'acide sulfurique et chloridrique. Il affirme également que le géant de l'acier était au courant bien avant la médiatisation de l'affaire des accusations du chauffeur sous-traitant.

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