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Actu-Environnement

“Outiller la métropole de Lille de manière à exploiter le potentiel énergétique local”

Enedis et la métropole européenne lilloise vont expérimenter, pendant trois ans, des solutions pour optimiser la production d'énergie locale, et intégrer l'autoconsommation et les véhicules électriques dans le paysage énergétique. Les détails avec le directeur régional d'Enedis, Thierry Pagès.

Interview  |  Energie  |    |  S. Fabrégat
   
“Outiller la métropole de Lille de manière à exploiter le potentiel énergétique local”
Thierry Pagès
Directeur régional Enedis Nord-Pas-de-Calais
   

Actu-Environnement : Enedis a lancé officiellement avec la métropole lilloise, début 2017, le projet de smart grid So Mel So Connected (1) . Quelle est la genèse de ce projet ?

Thierry Pagès : Ce projet part des usages et des attentes de la métropole européenne de Lille (Mel). Celle-ci souhaite développer la maîtrise de l'énergie et l'exploitation des productions locales, dans une logique d'économie circulaire. Le projet, soutenu par l'Ademe, permettra d'outiller la métropole de manière à exploiter le potentiel énergétique local, que ce soit de l'hydraulique, des énergies fatales ou de la chaleur.

AE : La data est au cœur de ce projet…

TP : Enedis met en effet à disposition plusieurs jeux de données : les données locales de consommation à l'échelle d'un quartier. Anonymisées et croisées à d'autres données, elles permettent d'identifier les poches de précarité énergétique et de travailler avec les bailleurs sociaux à la rénovation ou à la reconstruction. La lutte contre l'habitat indigne est un axe fort de la politique de la Mel. Par ailleurs, Enedis va fournir à la Mel les données de consommation et de production quotidiennes pour l'ensemble de son patrimoine immobilier, soit 2.400 bâtiments. Elles alimenteront un tableau de bord énergétique, outil précieux de la politique énergétique de la collectivité.

Notre rôle est de co-construire les solutions qui permettront de développer un réseau compatible avec les nouveaux usages tout en organisant l'optimum électrique collectif. Nous avons à notre disposition beaucoup de données qui n'étaient jusque-là pas forcément exploitées. Désormais, nous comptons 30 data scientists qui travaillent à la mise à disposition des données aux territoires.

AE : Le projet cible aussi le développement de l'autoconsommation ?

TP : Effectivement, l'idée est d'accompagner le développement de l'autoconsommation individuelle et collective. L'objectif est d'accueillir sur le réseau tous les producteurs d'EnR en leur proposant des solutions adaptées à leurs besoins et qui permettent de garantir une distribution d'électricité de qualité pour tous, à tout moment (autrement dit par grand beau temps mais aussi la nuit). Nous allons par ailleurs mettre en place un observatoire de l'autoconsommation avec la Mel. En parallèle du projet So Mel So Connected, plusieurs projets concrets d'autoconsommation collective, qui permettent de mutualiser production et consommation, seront également accompagnés, comme le business parc de Tourcoing qui réunit une vingtaine d'entreprises, l'écoquartier de Saint-Sauveur et Lil'Aéroparc. Le compteur Linky est au cœur du dispositif des projets d'autoconsommation

AE : Quid de la mobilité ?

TP : Le projet porte également sur le développement de la mobilité électrique. En optimisant l'implantation des bornes de recharge sur le réseau, il est possible de minimiser la facture de raccordement. Le gain est de l'ordre de 1.000€ par borne implantée… Nous allons également tester des solutions de "smart charging" sur trois parkings : Grand Palais, Saint Philibert et Euralille. Il s'agit de faire de la modulation dynamique de puissance, afin de gérer la recharge des véhicules (entre 3 et 22 kW) : le client peut choisir le mode de recharge (rapide/lent, solaire/ réseau) en fonction de son besoin, de la disponibilité du réseau et du coût. A Saint Philibert, le dispositif est déjà en place pour les usagers.

Par ailleurs, nous expérimentons différents types de modulation ainsi que la capacité de stockage des véhicules électriques. Par exemple, un usager peut garer sa voiture dans le parking de son immeuble et vouloir gérer des flux d'électricité entre son appartement et son véhicule. Mais y a-t-il une valeur derrière cette action ? Le projet So Mel So Connected permet de tester des business models associés aux solutions smart grids qui créent de la valeur pour le client et optimisent le réseau.

AE : Ce projet sera mené jusqu'en 2020. Quelles sont vos attentes ?

TP : Ce projet va permettre de passer, d'ici 2020, à l'industrialisation de solutions à grande échelle. La collectivité est désormais au cœur du projet énergétique. Il y a eu une véritable accélération sur ces sujets, avec de nouveaux équilibres territoriaux, la décentralisation énergétique, la volonté de rapprocher production et consommation… Dans ce contexte, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables sont favorisées. La révolution numérique impacte aussi fortement la gestion de l'énergie. La question est : quelle place veut occuper Enedis dans ces bouleversements ? Celle d'un service public moderne qui accompagne les clients et les collectivités vers des usages innovants. Un acteur central de la transition énergétique, tiers de confiance dans la gestion des données.

1. So Mel So Connected est financé par l'Ademe, piloté par la Mel, Enedis en assure la direction technique. EDF, Intent Technologies, Dalkia, LEM et Yncrea complètent le consortium.

Réactions1 réaction à cet article

Pour l’énergie hydraulique transformée en électricité, je dispose d'un brevet d'une centrale pluviométrique (invention d'un béninois) qui aurait des applications plus pertinentes à Lille plutôt qu'en haut des baobabs !!!
Elle viendrait en complément/secours du photovoltaïque, car il pleut quand il n'y a pas de soleil .....

jjherou | 07 avril 2018 à 10h45 Signaler un contenu inapproprié

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