Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Loi sur l’asile : Collomb évoque des régions « submergées par des flux de demandeurs »

Le ministre de l’intérieur a ouvert le débat sur le projet de loi, mardi soir à l’Assemblée. Il a mis en garde ceux qui critiquent la trop grande fermeté du texte.

Par 

Publié le 04 avril 2018 à 02h52, modifié le 04 avril 2018 à 06h33

Temps de Lecture 2 min.

Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, à l’Assemblée nationale, le 13 mars.

Comme un avertissement du ministre à sa majorité. Lors de son audition inaugurale au débat sur le projet de loi asile-immigration, dans la soirée du mardi 3 avril à l’Assemblée nationale, Gérard Collomb a mis en garde ceux qui critiquent la trop grande fermeté de ce texte. « Ce sujet, parce qu’il n’avait pas été maîtrisé, a vu dans un certain nombre de pays déferler la vague des populismes et remettre en cause le droit d’asile », a prévenu le ministre de l’intérieur devant la commission des lois.

Un message qui s’adressait autant à ceux qui, dans les partis de gauche, ont dénoncé ce projet de loi, qu’aux députés de La République en marche (LRM). Les échanges en coulisse avec les élus de la majorité ont en effet été houleux lors des négociations sur ce texte. Une partie des députés macronistes se sont montrés très hostiles, et ils défendront des amendements pour en limiter la portée.

M. Collomb a décliné, devant les députés, les raisons de sa détermination. Selon lui, certaines régions françaises « sont en train de se déconstruire parce qu’elles sont submergées par des flux de demandeurs d’asile ». « Si nous restons sans réaction, ce sont quelques centaines de milliers de personnes qu’il nous faudrait accueillir chaque année en France », a-t-il défendu avant d’ajouter : « Peut-on penser que nous pourrions construire chaque année une ville de taille moyenne pour accueillir ces réfugiés ? »

900 amendements ont été déposés

« Si nous ne le faisons pas, où iront-ils ? S’installer dans des quartiers paupérisés où ils iront ajouter de la misère à la misère », a encore prédit le ministre avant de poursuivre : « Si on a des populations totalement marginalisées, (…) alors il ne faudra pas s’étonner que se passent demain dans notre pays un certain nombre de dérives. »

Ces dérives, M. Collomb ne les a pas nommées, mais Eric Ciotti, député (Les Républicains) des Alpes-Maritimes, s’est chargé d’en identifier une. « L’intégration est un échec flagrant qui nourrit le communautarisme, (…) terreau du terrorisme », a lancé l’élu, qui a plaidé pour l’instauration de « quotas » d’accueil d’étrangers en France. « Partout, il trouve que c’est un peu mou », a rétorqué le ministre au sujet de M. Ciotti, avant de le mettre en garde : « Attention, vous allez finir par être avec certains qui peuvent être plus durs que vous ! »

Face à sa majorité, M. Collomb a entrouvert une petite porte d’aménagement du texte. Sur la durée maximale des séjours en centre de rétention, que le texte portait au-delà de quatre-vingt-dix jours, contre quarante-cinq actuellement, il s’est dit prêt à des « amodiations ».

Mais sur l’essentiel du texte actuel, « je ne changerai pas, a-t-il martelé. Sinon, je croirai rompre au plus profond de moi-même avec ce que j’ai pu constater depuis vingt ans de pratique politique ». « Il ne faut pas qu’il commence sur ce ton », s’inquiétait une députée LRM à la fin de la séance. D’autant que les débats vont être longs : près de 900 amendements ont été déposés pour l’examen en commission, qui se poursuivra au moins jusqu’à jeudi.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.