Déclarations d’impôts : il faudra corriger les erreurs du fisc !

À la suite d’un bug informatique, des revenus ont été oubliés sur près d’un demi-million de déclarations préremplies qui seront bientôt envoyées aux contribuables.

 Paris (XIIe). Un bug informatique au ministère des Finances, qui est s’est produit mi-mars, est à l’origine de ce  couac.
Paris (XIIe). Un bug informatique au ministère des Finances, qui est s’est produit mi-mars, est à l’origine de ce couac. LP/Olivier Boitet

    Contribuables, attention ! Plusieurs centaines de milliers de déclarations d'impôts préremplies ont été sous-évaluées par le fisc. Redoublez donc de vigilance lorsque vous recevrez le courrier de Bercy mi-avril.

    Selon une information du « Canard enchaîné », 500 000 contribuables sur les 37 millions de foyers fiscaux seraient concernés par cette erreur. À l'origine de ce couac administrativo-fiscal ? Un bug informatique qui a eu lieu le 15 mars. Le logiciel de Bercy chargé de faire le tri dans les données de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) en a oublié une partie.

    « Sur les 150 millions de données fiscales que nous traitons chaque année, 3 millions sont arrivées en retard », explique au « Parisien »- « Aujourd'hui-en-France » un porte-parole de la Direction générale des finances publiques (DGFiP).

    «Ce sont des actifs qui sont concernés»

    Concrètement, cela signifie que certaines cases sont restées vides. Ou que certains revenus ont disparu des radars du fisc. « Il s'agit de données de salaires, précise-t-on à Bercy. Ce sont donc normalement des actifs qui sont concernés. » Car contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, la Cnav ne s'occupe pas que des retraites. Elle centralise aussi la totalité des renseignements des contribuables tels que les salaires, les cotisations sociales ou encore certains revenus de placements.

    D'ores et déjà, le fisc a rectifié le tir pour la moitié des contribuables concernés qui déclarent leurs revenus sur Internet. « Pour les déclarations en ligne, les données ont été réimplantées, précise-t-on à Bercy. Mais pour les 50 % de contribuables restants, ceux qui vont recevoir leur déclaration papier incomplète, il faudra prendre en compte les correctifs envoyés courant avril par l'administration. »

    Intolérable, s'étrangle Olivier Vadebout, le secrétaire général de la CGT-Finances publiques. « Les contribuables qui vont renvoyer la version papier, en la signant sans vraiment regarder, risquent d'être redressés. Certains ne remarqueront peut-être pas le courrier rectificatif du fisc. Ce n'est pas sérieux ! »

    Gare au redressement

    Un conseil, donc : pour éviter des déconvenues et de la paperasse administrative, vérifiez à deux fois que tous vos revenus figurent bien sur votre déclaration préremplie. Car si vous ne réajustez pas le tir, un redressement fiscal vous pend au nez. « Les contribuables n'y échapperont pas, reconnaît Olivier Vadebout. Après, je ne doute pas que le fisc sera clément en effaçant les pénalités. Il réclamera uniquement le restant dû. »

    Un couac peut-il en cacher un autre? Certains jouent déjà les oiseaux de mauvais augure en accusant la mise en place -complexe - du prélèvement à la source, prévue le 1 er janvier 2019, d'être responsable de bug informatique. « Il y a un vrai risque d'accident industriel, dénonce Olivier Vadebout, par ailleurs opposé au projet. Alors qu'il y a déjà eu un moratoire d'un an pour le prélèvement à la source, cela n'a servi à rien! Aujourd'hui, nous ne sommes même pas encore passés au nouveau système et, déjà, la déclaration préremplie n'est pas bonne. Je suis très inquiet. »

    Du côté de Bercy, on tient à rester rassurant. « Cet incident n'a rien à voir avec la réforme de l'impôt à la source, se défend un porte-parole de l'administration. Ce ne sont pas les mêmes tuyaux, ce n'est pas le même sujet. »