En 2013, une étude estimait que presque la moitié des emplois seraient menacés par la robotisation dans le futur. L’OCDE nuance aujourd’hui cette prévision, et considère que 14 % des emplois actuels pourraient être automatisés.

Les prédictions sur l’omniprésence des robots dans le futur seraient-elles trop alarmistes ? Il est certain que ces machines prendront des centaines de millions d’emplois aux êtres humains d’ici une décennie — chaque robot introduit sur le marché du travail menacerait ainsi de détruire six emplois —. La probabilité que votre métier cède un jour à l’automatisation a même inspiré la création d’un site qui vous dit si, oui ou non, votre emploi sera « dérobé » par un robot.

Mais une nouvelle étude vient nuancer ce postulat pessimiste. Un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publié le 8 mars 2018, portant sur « les risques de l’automatisation », invite à nuancer les précédentes projections particulièrement pessimistes.

L’étude constitue un contrepied intéressant à un autre rapport, publié en 2013 sous l’égide de l’université d’Oxford, par Carl Benedikt Frey et Michael A. Osborne. Dans ce document, les deux chercheurs estimaient que 47 % des emplois courraient un risque du fait de la robotisation aux États-Unis. Cette observation a depuis pu être utilisée comme un argument dans le débat sur la raréfaction du travail et la robotisation.

robot bras mécanique

CC Dan Ruscoe

14 % d’emplois automatisés

Or, l’OCDE évoque une estimation moins importante : selon l’organisation, le nombre d’emplois qui pourraient être automatisés dans le futur s’élèverait à 14 %. Sur ce pourcentage, les chercheurs considèrent que la probabilité qu’ils soient automatisés est au moins de 70 %. En outre, l’analyse se limite aux 32 pays membres de l’organisation, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon.

Même si cette prévision est moins importante que celle émise en 2013, elle reste encore significative. En effet, cela représenterait environ 66 millions d’emplois perdus en raison des avancées technologiques.

66 millions d’emplois perdus

L’étude s’attarde enfin sur la manière dont les gouvernements pourraient anticiper cette évolution, et préconise de miser sur la formation des personnes les plus exposées au risque de perdre leur emploi.

« La requalification est un mécanisme important pour faciliter la transition depuis des emplois très automatisables, à ceux qui le sont moins », font-il observer, ajoutant qu’il est « important de ne pas sous-estimer la nécessité de fournir une formation et une protection sociale » aux travailleurs qui pourraient être concernés.

Le risque se trouve chez les jeunes travailleurs

La jeunesse représentera la part des travailleurs la plus touchée par la robotisation. Ce sont les conclusions du rapport. Celui-ci appuie ses propos sur une étude menée par la Pew Research Centre en 2015 à propos de la baisse fulgurante des emplois estivaux chez les adolescents aux États-Unis depuis 1990. En 2014, les 16-17 ans étaient 20 % à disposer d’un travail estival ; soit moins de la moitié qu’en 2000. Même constat pour les 18-19 ans qui cumulaient un taux de 43,6% en 2014 contre 62,6% en 2000.

Ljubica Nedelkoska et Glenda Quintini, les deux économistes autrices du rapport, notent ainsi que de l’automatisation future résulterait davantage un chômage chez les jeunes travailleurs que des retraites anticipées. Les chercheuses nuancent ce propos en soulignant le fait que : « les jeunes sont plus qualifiés que leurs homologues plus âgés donc ils devraient trouver plus facilement un moyen de s’adapter à de nouveaux jobs, incluant ceux créés par l’introduction de nouvelles technologiques. » Si le risque de l’automatisation se trouve réduite chez les travailleurs seniors, ces derniers font cependant face à de plus grandes difficultés de transition.

Dans leurs conclusions, Nedelkoska et Quintini insistent : si les jobs étudiants déclinent, il est alors d’autant plus nécessaire de prioriser l’éducation et la formation de la jeunesse pour mieux la préparer au marché du travail. Tout n’est donc pas encore joué pour les futurs travailleurs.

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