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« Il en a vu d'autres. » À en croire un de ses fidèles, François Bayrou ne s'avoue pas vaincu. Sa proposition d'introduire une dose de proportionnelle à 25 % n'a pas été retenue. Elle était pourtant au cœur de la poignée de main avec Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Une des conditions de son ralliement. Est-ce un revers ? Sans doute, mais le pater familias du MoDem prépare déjà la riposte et compte bien obtenir une hausse du taux (15 %) annoncé mercredi par le Premier ministre Édouard Philippe. Et cette âpre bataille devrait surtout se jouer avec le président du Sénat.
Mardi soir, la réunion du bureau exécutif du MoDem, rue de l'Université, avait des allures de QG de campagne où se planifient stratégies et éléments de langage. Jusqu'à lundi, rares seront les cadres du parti à prendre la parole sur le sujet. Consigne de François Bayrou, qui devrait donner le tempo des futures négociations sur la proportionnelle sur le plateau d'Apolline de Malherbe, sur BFM TV. Il ne dira pas sa déception, mais pointera à qui veut bien l'entendre le caractère « inopérant » d'une dose de 15 %. Il insistera également sur la « nécessité de redonner toute sa place au travail des députés et des sénateurs », afin de redorer le blason d'une réforme qu'il appelle de ses vœux depuis plusieurs années. François Bayrou refuse d'apparaître comme un « proportionniste intégral » et veut faire de la pédagogie, comme l'explique un proche : « On ne veut pas se cornériser là-dessus, mais on veut expliquer les effets d'une plus forte proportionnelle. »
Lire également L'entretien avec Marc Fesneau, chef de file des députés MoDem : « En dessous de 25 %, la proportionnelle n'a pas de sens »
Comptes d'apothicaire
La suite se jouera dans les coulisses du Palais-Bourbon et du palais du Luxembourg. La marge de manœuvre du leader MoDem est petite, « très petite », concède un de ses fidèles, qui ne baisse pas les bras : « On y va armés. » François Bayrou pourra compter sur une centaine de parlementaires, capables de faire pencher la balance. À l'Assemblée, l'UDI et plus d'une trentaine de députés écologistes de La République en marche devraient plaider pour une hausse de la proportionnelle. « Soyons fous, imagine un cadre, on peut même compter sur les députés de La France insoumise, voire du FN, qui réclament une forte dose, eux aussi. » Au Sénat, la mission s'avère plus difficile. L'édile de Pau espère compter sur les sénateurs de l'Union centriste (UC), qui compte dans ses rangs des MoDem, des Radicaux, des UDI et des indépendants. Le groupe, pilier de la majorité Les Républicains de Gérard Larcher et Bruno Retailleau, pourrait faire pression.
Mais le deal imaginé par François Bayrou tient plus du compte d'apothicaire. En proposant aux sénateurs du groupe de plaider une hausse de la proportionnelle de 15 à 17, voire à 18 %, il accepte de lâcher du lest sur la réduction du nombre de parlementaires de 30 à 27 ou 26 %, ce qui pourrait même satisfaire Gérard Larcher. Derrière ces mathématiques politiciennes se joue un autre combat, ô combien symbolique, pour le leader du MoDem : celui du maintien de son influence auprès d'Emmanuel Macron.
C'est Don Quichotte, mais moins subtil...
Et oui il en a plus que vous le pensez vous... Et moi !
Vous avez dressé le vrai tableau de cette usine à gaz politicienne à enfumer !. C'est déjà le cas on lance le truc pour cacher le reste !. Toujours la combine 24 h /24 ! Pendant ce temps les vrais problèmes !... Devinez !.
Bon exemple de la cagate que serait la dangereuse proportionnelle dans ces... Proportions !. Mais on ne changera pas à l'Elysée une recette qui aura permis de ramasser la mise au poker menteur !.