Des policiers ougandais sont descendus dans les rues pour dénoncer les violences généralisées auxquelles sont confrontées les femmes, rapporte la chaîne AJ +.

« Pourquoi les criminels visent-ils toujours les femmes ? »

Des douzaines d’officiers de polices ont pris d’assaut les rues, bébés noués d’un pagne autour du dos, et sceaux sur la tête. « Nous voulons nous mettre à la place des femmes », a déclaré Francis Ogweng, l’un des officiers participants à la marche. Les policiers espèrent que leur action sensibilisera les hommes à changer leur comportement envers les femmes. « Récemment, 23 jeunes femmes ont été tuées dans la région », explique Francis Ogweng. Le choix du secteur n’est donc pas un hasard. « Pourquoi les criminels visent-ils toujours les femmes ? », telle est la question posée par Francis Ogweng et les autres officiers au cours de leur manifestation.

Une violation des droits des femmes

En Ouganda, plus d’une femme sur trois a déjà connu des violences de la part de son conjoint, rapporte la chaîne. Chaque jour, au moins 30 cas de violences domestiques sont rapportés aux services de police. « Les coups, le mariage des mineures, le déshéritage des veuves… Tout cela constitue une violation des droits des femmes », s’insurge Regina Bafaki, une défenseuse des droits des femmes. « Et cela se produit encore dans ce pays au nom de la culture », déplore-t-elle. La moitié des Ougandais considère les violences domestiques comme justifiées dans certaines circonstances.

Sur Twitter, l’action des policiers a été saluée. Les utilisateurs y voient les prémices d’un changement des mentalités.

« C’est très louable. Ils montrent l’engagement de la part des forces de l’ordre de s’attaquer sérieusement et de décourager la violence contre les femmes », écrit un internaute.