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2018 : "Cours, progressiste, le monde conservateur est derrière toi!"

TRIBUNE - Les députés LREM Florian Bachelier, Danièle Herin, Pacôme Rupin, Hervé Berville, Gilles Legendre, Gabriel Attal et Laetitia Avia défendent le mouvement de réforme engagé par le gouvernement.

Les députés LREM Florian Bachelier, Danièle Herin, Pacôme Rupin, Hervé Berville, Gilles Legendre, Gabriel Attal, Laetitia Avia , Mis à jour le
Le député LREM Florian Bachelier.
Le député LREM Florian Bachelier. © S.P.

Voilà plus de neuf mois que nous avons été élus députés. Chacun et chacune d’entre nous avons pris des responsabilités au cœur de l’Assemblée nationale. Nous avons été élus sur cette promesse de renouvellement politique que nos parcours annonçaient. Nous avons été élus non pas pour nous ériger en donneurs de leçons mais pour agir. Nous avons été élus par les Françaises et les Français, à qui seuls nous devons rendre des comptes.

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Nous faisons partie d’une génération à la conscience martelée par deux invariants : l’ornière du chômage de masse de notre jeunesse et le délitement du lien de confiance entre la nation et ses représentants. Et les deux problèmes s’enracinent dans un même terreau : l’atrophie du temps long nécessaire à l’action publique au rythme effréné d’une carrière personnelle. En somme, le sacrifice de l’intérêt général et de l’esprit public sur l’autel des intérêts individuels et de l’esprit de rente.

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Et c’est parce que notre engagement d’aujourd’hui est déterminé, obstiné et pleinement conforme aux promesses que nous avons faites hier, qu’il doit être au quotidien notre cap pour transformer notre pays, en corriger tous les dysfonctionnements et prouver par notre action que le mandat politique n’est ni une profession ni une carrière mais un temps de notre vie pour servir une cause bien plus grande que nos trajectoires individuelles et celles de nos "amis".

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Que faut-il comprendre lorsque les parlementaires LR feignent de s’émouvoir de la réduction du nombre des parlementaires, quand François Fillon l’avait inscrite dans son programme?

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Cette transformation innerve l’ensemble des champs de l’action publique : l’emploi, l’école, la formation, la santé, le logement, les mobilités, l’environnement. Son objectif est clair : faire advenir une société plus juste et de libertés égales. Une société où au-delà du lieu de naissance, du milieu d’origine et du genre, chaque Français est réellement libre de choisir sa vie. L’inertie du Parlement serait fatale à ce mouvement. Il doit, lui d’abord, réinterroger son efficacité, sa responsabilité et sa représentativité. La défiance de trop de nos compatriotes est éloquente. Pour représenter dignement la nation, le Parlement doit montrer l’exemple de sa créativité pour évoluer, pour tenir la promesse de l’efficacité.

Ne nous méprenons pas, la volonté de servir l’intérêt général est sans ambiguïté partagée par une immense majorité des parlementaires. Il n’en demeure pas moins que nous constatons de trop nombreuses zones d’inefficacité, d’inertie et de conservatisme. Le débat sur la réforme institutionnelle promise exacerbe ces postures. A l’idée d’une salutaire limitation dans le temps du cumul des mandats et d’une réduction du nombre de parlementaires, les conservateurs gémissent, le président Larcher s’indigne et menace de l’empêcher.

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Que faut-il comprendre lorsque les parlementaires LR feignent de s’émouvoir de cette réduction, quand François Fillon lui-même l’avait inscrite dans son programme au printemps dernier? Quelle image les parlementaires renvoient-ils lorsqu’ils disent aujourd’hui l’inverse de ce qu’ils déclamaient sous la mandature précédente ? Que peuvent penser nos concitoyens lorsque la représentation nationale préfère se perdre en jeux de pouvoirs plutôt que de s’atteler à la tâche pour analyser et proposer?

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Nous n’avons plus le temps ni les moyens de nous limiter à construire des arrangements entre "amis" pour de funestes carrières

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Que faut-il comprendre lorsque seule l’Assemblée nationale réinterroge son fonctionnement et l’utilisation qu’elle fait des deniers publics, et qu’elle seule se modernise et transforme en profondeur chacun de ses rouages? Alors que l’unique éperon des élus devrait être celui de l’efficacité réelle d’un Parlement pragmatique dans ses deux missions constitutionnelles – rédiger la loi et contrôler l’exécutif – nous ne voyons là qu’un bataillon de professionnels déconnectés des territoires et des mutations du monde et qui n’ont pas entendu le message fort et clair adressé par les Françaises et les Français voici presque un an.

Et c’est la multiplicité de nos parcours et non des postures catégorielles qui doivent nous conduire à brandir la transformation du Parlement comme une nécessité impérieuse et urgente. Le Parlement ne trouvera sa véritable place que si, en menant ses missions de façon efficace, il regagne sa crédibilité. Le monde change, et son cours s’accélère : nous n’avons plus le temps ni les moyens de nous limiter à construire des arrangements entre "amis" pour de funestes carrières.

Il serait bien confortable d’accepter la proposition qui nous est faite chaque jour de choisir un cynisme de castes. Nous ne nous y résoudrons pas. Car nous savons le prix que nous payerions collectivement, celui de la trahison de nos engagements. Albert Camus disait "le monde n’a pas besoin d’âmes tièdes, il a besoin de cœurs brûlants". Comptez sur nous pour nous en souvenir à chaque jour de notre mandat. Nous comptons sur vous pour le rappeler à tous ceux qui seraient tentés par le statu quo.

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