HONGRIEViktor Orban revendique une «victoire historique» aux législatives

Hongrie: Viktor Orban revendique une «victoire historique» aux législatives

HONGRIELe parti du dirigeant sortant recueillerait quatre points de plus qu'il y a quatre ans, un score qui devrait lui de décrocher une nouvelle fois une majorité des deux tiers au Parlement...
Viktor Orban s'adresse à ses soutiens, à Budapest le 8 avril 2018.
Viktor Orban s'adresse à ses soutiens, à Budapest le 8 avril 2018. - Darko Vojinovic/AP/SIPA
M.C. avec AFP

M.C. avec AFP

Autocrate pour les uns, héros de la nation pour les autres, Viktor Orban divise mais gagne à la fin : le dirigeant hongrois a remporté dimanche ses troisièmes législatives d’affilée à la tête d’un pays que cet ancien libéral, devenu pourfendeur de l’immigration, a profondément transformé.

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Son parti, Fidesz, recueillait 48,9 % des voix après le dépouillement de plus de 95 % des bulletins, selon le Bureau national électoral, un score supérieur de quatre points à celui réalisé il y a quatre ans, et qui doit permettre à Viktor Orban de décrocher une nouvelle fois une majorité des deux tiers au Parlement, comme en 2010 et en 2014.

Modèle des droites dures en Europe et Outre-Atlantique

« C’est une victoire historique qui nous offre la possibilité de continuer à nous défendre et de défendre la Hongrie », a déclaré le dirigeant de 54 ans, devant une foule de militants en liesse rassemblés au bord du Danube et habillés aux couleurs orange de son parti. Le Premier ministre sortant paraît inamovible sur la scène politique de cet ancien pays communiste, en dépit des critiques de nombre de ses partenaires européens.

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Modèle des droites dures en Europe et Outre-Atlantique, Viktor Orban a été récemment qualifié de « héros » par Steve Bannon, ex-conseiller du président américain Donald Trump, dans une interview au New York Times.

Humiliation face au Parti socialiste en 2002

C’est pourtant en jeune libéral qu’à 26 ans il se fait un nom quand, cheveux au vent et chemise blanche, il défie le régime communiste à Budapest avec un discours enflammé, en juin 1989, pour la liberté, lors d’un hommage aux victimes du Soulèvement de 1956.

Premier ministre en 1998, il doit cependant abandonner le pouvoir quatre ans plus tard après sa défaite de justesse face au Parti socialiste, héritier des anciens communistes, alors qu’il était donné favori. Une humiliation qu’il n’oubliera jamais.

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Revenu au pouvoir en 2010, alors que le pays est profondément ébranlé par la crise économique et par des scandales liés au précédent gouvernement de gauche libérale, il entreprend de cimenter l’emprise de son parti sur toutes les institutions du pays au nom du salut de la « nation hongroise ».

Admirateur de Poutine

Confortablement réélu en 2014, ce père de cinq enfants revendique l’exercice d’une « démocratie illibérale » et proclame son admiration pour le président russe Vladimir Poutine, qu’il est le premier dirigeant de l’UE à accueillir après l’annexion de la Crimée.

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Les critiques de l’Union européenne ou des Etats-Unis sur l’atteinte à l’équilibre des pouvoirs ou sur son refus d’accueillir des réfugiés n’ont que marginalement infléchi sa politique. Au contraire, face à une chancelière allemande Angela Merkel affaiblie, il s’estime aujourd’hui conforté par la politique qu’il a mise en œuvre lors de la vague migratoire de 2015, érigeant notamment des centaines de kilomètres de clôture barbelée pour bloquer les réfugiés, qu’il assimile régulièrement à des « terroristes » en puissance.

Une rhétorique qui pourrait devenir « de plus en plus agressive »

Son électorat lui sait gré d’un chômage au plus bas (3,8 %) et d’une croissance dynamique (4 % en 2017). La lassitude manifeste d’une partie des Hongrois face aux pratiques jugées clientélistes et aux allégations de corruption du gouvernement dans les cercles du gouvernement n’ont pas bénéficié à une opposition divisée.

Celui qui a été affectueusement appelé « dictateur » par le président de la Commission Jean-Claude Juncker, a toujours pris garde à ne jamais franchir complètement les lignes rouges, alors que son pays dépend des fonds UE pour la quasi-totalité de ses investissements structurels.

Mais avant l’élection, le dirigeant, dont le physique s’est épaissi au fil des ans, avait prévenu vouloir prendre des mesures « morales, politiques et juridiques » dans la foulée des législatives, suscitant l’inquiétude chez les organisations de la société civile en Hongrie. Une victoire d’Orban verrait sa rhétorique devenir « de plus en plus agressive », a prédit l’analyste Edit Zgut de l’institut Political Capital.

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