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L’armée malienne soupçonnée d’« exécutions sommaires »

Les forces maliennes affirment que 14 « suspects terroristes » auraient été tués « suite à une présumée tentative d’évasion ».

Le Monde avec AFP

Publié le 09 avril 2018 à 10h49, modifié le 09 avril 2018 à 10h51

Temps de Lecture 2 min.

Une patrouille de l’armée malienne dans le centre du pays, en novembre 2017.

Une association peule et des proches de quatorze suspects tués pendant leur détention par l’armée malienne dans le centre du pays ont dénoncé dimanche 8 avril des « exécutions sommaires », tandis que le ministre de la défense annonçait une enquête du procureur militaire. L’armée malienne avait affirmé vendredi que « suite à une présumée tentative d’évasion, quatorze suspects terroristes ont trouvé la mort le 6 avril 2018 à Dioura » (centre), où ils avaient été arrêtés la veille avant d’être remis à des militaires maliens.

Dans un communiqué dimanche soir, le ministre de la défense, Tiéna Coulibaly, a exprimé sa « vive préoccupation » à la suite de la mort à Dioura de « suspects terroristes » arrêtés le 5 avril « en possession d’armes de guerre », sans mention d’une éventuelle tentative d’évasion. « Le procureur militaire a été saisi pour diligenter les enquêtes appropriées de manière à faire toute la lumière sur cet incident et traduire les éventuels auteurs en justice », selon le texte. Le ministre a enjoint les forces armées de « poursuivre leur mission de sécurisation des personnes et des biens avec professionnalisme et dans le strict respect des droits de l’homme ».

Dans une déclaration à l’AFP, Nouhoum Sarr, membre de Tabital Pulaaku, principale association de la communauté peule au Mali, a affirmé qu’il ne s’agissait « pas du tout d’une tentative d’évasion ». « Nos sources sont sûres. Ces personnes ont été victimes d’exécutions sommaires », a ajouté M. Sarr, précisant disposer des noms des victimes. Deux proches des personnes tuées ont également affirmé qu’il s’agissait d’exécutions sommaires.

« Mon cousin Moussa Nay Diallo fait partie des gens tués. Ils n’ont pas essayé de fuir, parce qu’ils n’ont rien à se reprocher. Ils ont été tués par des militaires », a déclaré à l’AFP l’un de ces proches, habitant de la localité, dont les propos ont été traduits à l’AFP par un enseignant.

Une école saccagée

Par ailleurs, une école du village de Sabba, près de la localité de Dialloubé (centre) a été saccagée par des « terroristes » qui reprochaient à la population d’avoir « favorablement accueilli » le récent passage de militaires maliens, a affirmé l’armée dans un communiqué dimanche.

La minorité peule du centre du Mali affirme être systématiquement soupçonnée de collusion avec le groupe armé du prédicateur djihadiste peul Amadou Koufa, apparu en 2015 dans la région. Le 3 avril, Amnesty International a appelé les autorités à faire la lumière sur des exécutions extrajudiciaires dans le centre, où six corps ont été récemment retrouvés dans une fosse commune.

Le nord du Mali est tombé en mars 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler les djihadistes, dont l’application accumule les retards. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

Le Monde avec AFP

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