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Il y a quinze ans, la chute du régime de Saddam Hussein

Paula Kersten
9 avril 2018

Il y a 15 ans, c'était la chute de Bagdad suite à l’offensive militaire conduite par les Etats-Unis contre le régime de Saddam Hussein. Une offensive de trois semaines avec des conséquences dévastatrices.

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Irak Saddam Hussein Konterfei wird mit Schuhen geschlagen 2003
Image : Getty Images/AFP/A. al-Rubaye

Il y a quinze ans que la statue de Saddam Hussein a été renversée par un char américain dans le centre de Bagdad. Une image symbolique pour la victoire de l’alliance américaine, mais aussi pour toutes les questions qui demeurent sans réponse.
Jusqu’à aujourd’hui, le nombre exact de victimes de la guerre et des violences causées par l’instabilité politique qui a suivi reste inconnu. Les estimations vacillent entre 150.000 et plus d’un demi-million de morts, pour la plupart des civils. Or, une chose est certaine : les raisons utilisées pour justifier l’intervention se sont avérées mensongères. Saddam Hussein n’était pas en possession d’armes de destruction massive chimiques ou biologiques. 

Le rôle des services secrets
Ces informations étaient basées sur les déclarations faites aux services secrets allemands par Rafed Ahmed Alwan, un chimiste iraquien réfugié en Allemagne. Il mentait et d'ailleurs, les services secrets allemands ont tenté sans succès de mettre en garde les responsables américains. "Cela ne les intéressait pas de savoir si la source savait vraiment de quoi elle parlait. Ils avaient besoin de quelque chose pour leur dossier, quelque chose à donner aux graphistes très inventifs de la CIA qui l’utilisaient pour fabriquer des dessins qui montraient des laboratoires mobile d’armes chimiques non-existants. Les services secrets ne se sont pas simplement trompés, ce qu’ils faisaient était frauduleux - et ils en étaient bien conscients", déclare Ray McGovern qui a travaillé pour la CIA pendant 27 ans. Il sait que la vérité n’est pas ce qui intéressait le gouvernement américain à l’époque. 

Saddam Hussein dans le viseur de Georges W. Bush

Le gouvernement du président George W. Bush voulait cette guerre, à tout prix. L’Allemagne dirigée par le chancelier Schröder a refusé de suivre les États-Unis dans cette offensive. Mais de manière indirecte témoigne Florian Pfaff, un ancien chef de bataillon de la Bundeswehr, l’armée allemande. "La Bundeswehr était beaucoup impliquée dans la guerre en Iraq. Elle a par exemple surveillé les casernes pour que les soldats des États-Unis soient disponibles pour la guerre. Elle a également apporté du soutien logistique, des chaussettes pour les soldats jusqu’aux bombes. Nous ne connaissons pas exactement toute l’aide qui a été apportée. Mais nous savons que les Américains étaient très reconnaissants."

Irak Krieg 2003 britische Soldaten bei Basra
Image : picture-alliance/dpa/C. Ison

Déstabilisation de la région
Des experts estiment que la guerre en Iraq était une guerre contre la loi humanitaire internationale. La crise politique, religieuse et territoriale qui déchire le pays aujourd’hui a, en grande partie, son origine dans cette guerre commencée et officiellement terminée il y a quinze ans.