Drones : Lauren Fletcher veut planter 1 milliard d’arbres par an - Match Avenir

C’est une graine de génie qui a fait fleurir un projet titanesque. Lauren Fletcher a entrepris de reboiser massivement la planète afin de lutter contre la déforestation industrielle. « Chaque année, 26 milliards d’arbres sont coupés, c’est la superficie de l’Angleterre », avance-t-il. Il a alors fondé la société BioCarbon ­Engineering et développé un drone capable de planter 100 000 arbres en… vingt-quatre heures.

Le processus de reboisement se joue en deux étapes : d’abord, l’oiseau mécanique survole une zone ­déboisée dans le but de réaliser une carte en trois dimensions. Ce «mapping» est analysé pour déterminer les emplacements des futurs arbres. Une fois l’itinéraire ­établi, le drone emporte un stock de cosses ­biodégradables, contenant chacune deux graines et des nutriments, qu’il lâche aux endroits ciblés. «Nous savons déterminer quels types de graines doivent être semés et où, afin d’augmenter leurs chances de pousse. Quand on sème à partir du ciel, on lâche les graines n’importe où. Elles tombent sur des rochers ou dans des marécages et ne pousseront jamais. Avec les drones, nous pouvons empêcher cela», précise la compagnie.

BioCarbon Engineering affirme que son appareil peut porter jusqu’à 300 capsules de graines, qu’il dissémine au rythme d’une toutes les six secondes. Lauren Fletcher s’est alors fixé un objectif ambitieux : planter 32 milliards d’arbres d’ici à 2050. Il a déjà commencé en Birmanie, où 100 000 hectares ont été semés dans la mangrove. Ces premières pousses permettront à la population de se protéger des inondations et des cyclones, fréquents dans la région.

Le drone va révolutionner l’entretien des espaces verts“D’ici à 2030, il sera possible de contrôler une flotte de 50 robots tondeurs depuis son bureau”

Paris Match. Comment avez-vous eu l’idée de créer un tel dispositif ?
Olivier Le Treste, directeur du marketing Europe chez Husqvarna. Le paysage urbain change. D’ici dix ans, les espaces verts ne se limiteront plus aux parcs. On trouvera des jardins sur les toits des gratte-ciel, ou sur le haut de nos immeubles. Nous avons alors imaginé un système qui puisse, de manière autonome, assurer l’entretien de ces zones vertes, tout en respectant les restrictions en matière de véhicules polluants.

Comment se présente le projet ?
Solea est un drone autoporteur capable de transporter jusqu’à neuf robots de tonte. Dans un périmètre de 5 kilomètres, il emmène les tondeuses robotisées d’un espace vert à un autre. Une fois que les machines ont terminé leur travail, il les transporte vers un autre espace, et ainsi de suite. Pour ne pas abîmer la pelouse, les tondeuses lévitent à 3 centimètres du sol grâce à des ventilateurs. Pendant la coupe, elles communiquent entre elles pour se partager les zones à tondre et ­obtenir ainsi un bon rendement. En huit minutes, les neuf machines peuvent gérer une surface de 10 000 m2. Si un obstacle se trouve sur leur chemin, elles le photographient et transfè­rent l’image sur un cloud. Leurs capteurs alimentent cette base de données en recueillant des informations clés pour établir un bilan santé des espaces verts.

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