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Cette nuit en Asie : le Japon impose une taxe de 7,50 euros à ses touristes

Handicapé par une dette phénoménale, Tokyo va mettre en place, dès janvier 2019, un « impôt sayonara » pour pouvoir financer de nouvelles infrastructures.

Par Yann Rousseau

Publié le 12 avr. 2018 à 06:22

Malgré l'opposition des professionnels du secteur du tourisme, le gouvernement conservateur japonais vient de faire approuver par le Parlement un nouvel « impôt sayonara » pour renflouer ses caisses. A partir de janvier 2019, toutes les personnes âgées de plus de 2 ans quittant le pays par avion ou par bateau devront s'acquitter, lors de l'achat de leur billet, d'une taxe de 1.000  yens, soit 7,50 euros.

Handicapé par une dette publique équivalente à 250 % du produit intérieur brut (PIB), l'exécutif emmené par le Premier ministre, Shinzo Abe, cherche de nouvelles sources de revenus pour financer l'accroissement de ses dépenses sociales qui enflent avec le vieillissement accéléré de sa population. Ayant décidé, ces dernières années, d'alléger les prélèvements sur les entreprises avec le vague espoir d'attirer des investissements étrangers, le gouvernement mise sur le développement du tourisme pour compenser partiellement cet effort.

Profiter du boom du tourisme

La nouvelle taxe, qui s'appliquera aux étrangers mais aussi aux voyageurs japonais, devrait ainsi rapporter 43 milliards de yens (300 millions d'euros) par an au pays qui bénéficie d'une explosion de ses flux de visiteurs. Depuis que le yen s'est effondré face aux autres grandes devises, le Japon s'est imposé comme l'une des destinations les plus prisées par les touristes chinois, sud-coréens, taïwanais ou encore thaïlandais.

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Le pays qui n'avait attiré que 8 millions de touristes étrangers en 2012, en a recensé 28,7 millions en 2016. Dans le même temps, le yen a perdu plus de 30 % de sa valeur face au yuan chinois, au dollar taïwanais ou au baht thaïlandais, rendant la destination nippone soudain bien meilleur marché.

Moderniser les aéroports

Lors de la présentation du nouvel impôt, le gouvernement a promis - sans donner d'importants détails - de consacrer les revenus de la taxe exclusivement au financement d'infrastructures touristiques ou à la promotion de régions rurales, pour l'instant boudées par les visiteurs.

Il a ainsi évoqué l'installation de portes de contrôle automatiques utilisant la reconnaissance faciale dans les aéroports pour diminuer les temps d'attente des voyageurs. Tokyo veut croire que la hausse du nombre de touristes étrangers va se poursuivre dans les prochaines années pour atteindre 40 millions en 2020 et même 60 millions à l'horizon 2030.

Yann Rousseau (Correspondant à Tokyo)

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