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Le FMI relève à 2,1% sa prévision de croissance économique pour la France en 2018

Le siège du FMI à Washington ZACH GIBSON/AFP

Ni les affrontements géopolitiques ni le climat de guerre commerciale créé par Donald Trump n'ont pour le moment d'effets négatifs sur l'économie mondiale, qui devrait progresser de 3,9% en 2018 et encore en 2019 selon le Fonds monétaire international. Celle de la France est revue de 0,2 point à la hausse par rapport aux prévisions de janvier.

La guerre fait rage en Syrie, l'ONU se montre incapable de trouver un terrain d'accord au Conseil de sécurité, le président américain Donald Trump a lancé les hostilités sur le front du commerce international, et dix ans après la crise de surendettement aux États-Unis qui avait plongé la planète dans sa pire récession depuis les années 1930, les États et les acteurs privés accumulent à nouveau les dettes à des niveaux sans précédent historique. Mais rien n'y fait, l'économie mondiale tourne rond et le FMI dans ses nouvelles prévisions de printemps annonce une croissance annuelle de 3,9% cette année et encore 3,9% l'an prochain, selon les chiffres publiés dans son rapport semestriel World Economic Outlook...

«Ce pronostic repose sur des performances solides et continues dans la zone euro, au Japon, en Chine et aux États-Unis», se félicite Maurice Obstfeld, le conseiller économique et chef du Département de la recherche du FMI. Les experts de Washington ont constaté «un renouveau du commerce international et des investissements au second semestre 2017», d'où leur révision à la hausse de 0,2 point des perspectives de croissance mondiale par rapport à leur diagnostic d'octobre 2017, même si ces chiffres globaux d'avril 2018 n'apportent aucun changement aux révisions qui avaient été déjà apportées en janvier dernier.

Vague porteuse

Pour sa part la France bénéficie elle aussi de cette vague porteuse et le FMI a même rehaussé de 0,2 point la croissance du PIB français (par rapport à ses prévisions de janvier), notre PIB devant progresser de 2,1% en 2018, puis de 2% à nouveau en 2019. Ne doutons pas que ces «bons chiffres» seront salués comme il se doit par Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie et des Finances qui va se rendre à Washington jeudi prochain, et pendant trois jours, pour participer aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale. Reste bien sûr que l'économie française est toujours à la traîne plutôt qu'à la pointe de la croissance de la zone euro (2,4% en moyenne cette année) et surtout de l'Allemagne (2,5%) et de l'Espagne (2,8%).

Les économistes internationaux ne cachent pas un certain embarras, entre d'une part ces chiffres fort satisfaisants qui reflètent essentiellement des résultats passés pour la plupart des pays, et d'autre part «les perspectives de conflits commerciaux à large échelle qui présentent une image discordante», selon la formule de Maurice Obstfeld. Ils sont donc conduits à reporter leurs inquiétudes sur le «moyen terme» (au-delà d'un à deux ans), tout en observant dès à présent un certain tassement dans les enquêtes mensuelles d'opinion des directeurs d'achat des entreprises (les PMI, Purchasing Managers Index) un peu partout dans le monde.

«Que les plus grandes économies flirtent avec la guerre commerciale alors que l'expansion économique est très largement partagée dans le monde et qu'elle découle de la croissance du commerce et des investissements peut sembler paradoxal», note Maurice Obsfeld. Mais il reconnaît toutefois que «beaucoup de ménages n'ont pas ou peu bénéficié de cette croissance», tout en précisant que la morosité des revenus salariaux dans les pays développés «est plus la conséquence des changements technologiques que du commerce international».

Des restrictions commerciales aux effets limités

Le FMI se montre par ailleurs plus que dubitatif vis-à-vis des restrictions commerciales (hausses de droits sur l'acier et l'aluminium) annoncées par les États-Unis en mars dernier. «Ces initiatives auront peu d'effet sur le déficit des comptes courants extérieurs américains, qui résulte avant tout de dépenses intérieures supérieures aux revenus des Américains eux-mêmes».

Le FMI se montre également critique sur les effets des baisses d'impôts annoncées en décembre 2017 par l'administration Trump, lesquelles vont accroître de 150 milliards de dollars le déficit externe des États-Unis en 2019 (selon les calculs du FMI). De tels déséquilibres internationaux, qui restent en soi excessifs et inquiétants, ne sauraient se résorber que par une coopération multilatérale entre les grands pays, notamment «pour ce qui est des pratiques commerciales inéquitables, y compris en ce qui concerne les droits de propriété intellectuelle», note le conseiller économique du FMI. Cette fois, c'est la Chine qui est visée.

Le FMI relève à 2,1% sa prévision de croissance économique pour la France en 2018

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138 commentaires
  • trollhébus

    le

    C'est une atteinte au fond de commerce des fronts plats et des "insoumis quand ça va mieux pour la France et les français d'où leurs agressivité pour une bonne nouvelle

  • trollhébus

    le

    La France est un pays protecteur, quand il y a crise il s'enfonce moins que les pays très libéraux, à l'inverse il remonte moins vite, mais en moyenne je préfère le système français qui protège beaucoup mieux les plus faibles et les français en général

  • nbanb1

    le

    Il y a peine un an, tous les prévisionnistes professionnels et autres experts économiques ne nous voyaient pas dépasser les 1,5 %. Ce pays a nouveau confiance en lui. On sent bien que la CGT n'a plus la main et signe sa disparition, cela redonne confiance aux français sur l'avenir de ce pays qui n'est pas si irréformable.

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